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Comment François Hollande veut relancer l'agriculture

En déplacement à Rennes, le président de la République a présenté ses priorités pour préserver l'élevage français, confronté à la flambée du cours des céréales.

Article rédigé par Yann Thompson
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
François Hollande s'exprime lors du salon de l'élevage de Rennes (Ille-et-Vilaine), le 11 septembre 2012. (DAMIEN MEYER / AFP)

POLITIQUE - Il est venu "mener la bataille" agricole au salon de l'élevage de Rennes (Ille-et-Vilaine). Dans un contexte marqué par la suppression de près de 1 000 emplois au sein du groupe volailler Doux, le président de la République, François Hollande, a prononcé mardi 11 septembre un discours pour "une agriculture dynamique et un élevage qui puisse être préservé".

En attendant la présentation par le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, d'"un plan d'action" à ce sujet, mercredi lors du Conseil des ministres, Hollande a énoncé ses priorités pour le monde agricole et ses "3,5 millions d'emplois", listées par FTVi.

Réguler les cours

Face à la flambée des prix des céréales, François Hollande s'est engagé devant les éleveurs à lutter contre la "volatilité des produits agricoles et des matières premières". Estimant que "l'agriculture ne peut pas être abandonnée aux règles du marché" et à la spéculation, il a promis d'agir pour une "régulation" des cours et pour la constitution d'une "réserve alimentaire d'urgence" mondiale face aux difficultés climatiques. 

Une telle action sur les prix des céréales et des protéines lui a été réclamée par de nombreux éleveurs lors de sa visite du salon. Selon le président du salon, Jean-Michel Lemétayer, "le prix du soja a doublé entre janvier et juillet, et celui du colza a augmenté de 70%"France 3 Bretagne a recueilli les attentes des éleveurs dans cette vidéo :

Agir aux plans mondial et européen

Outre l'action de la France au niveau du G20 et des Nations unies, François Hollande a annoncé qu'il défendra "un budget européen qui maintienne les crédits de la politique agricole commune" (PAC), qui a "vocation à contribuer à la croissance". Abordant la réforme de la PAC, il a appelé à dépasser le seul régime des aides directes et à "remettre en œuvre des politiques de gestion de marché et de gestion de crise". Il a soutenu un "verdissement" écologique de la PAC et une action européenne contre la concurrence faussée de l'étranger.

"Il serait logique de verser des aides aux éleveurs lorsque le cours des céréales est élevé et des aides aux céréaliers lorsque le prix des céréales est bas, annonçait mardi matin le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, dans Ouest France. L'organisation de l'Europe et ses règles budgétaires ne le permettent pas. La réforme de la PAC permettra d'aborder ce sujet."

Pérenniser les filières

François Hollande a annoncé que la politique d'installation des jeunes sera "renforcée et rénovée", notamment par une action sur le foncier, devenu prohibitif. Un nouveau dispositif fiscal sera mis en place "dès 2013" pour protéger les agriculteurs face au risque, de même qu'un plan d'action pour l'échelonnement des cotisations sociales et un accompagnement bancaire individuel pour les éleveurs en difficulté.

Hollande : un "nouveau dispositif fiscal"pour les agriculteurs (FTVi )

Enfin, soucieux de "faire du secteur agricole et agroalimentaire un atout du redressement productif", le président de la République s'est exprimé sur le sort du groupe Doux, dont il devait ensuite rencontrer des représentants. "L'Etat doit être présent pour que, dans l'urgence, nous puissions trouver des solutions, et dans le même temps préparer l'avenir." Il a ainsi confirmé les propos du ministre délégué à l'Industrie agroalimentaire, Guillaume Garot, qui a annoncé le versement de 100% des salaires pendant un an pour les salariés licenciés et appelé à une réorganisation de la filière avicole.

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