Comment supporter ses collègues (même ceux qui sentent mauvais)
La première Fête des voisins au travail est organisée le jeudi 10 octobre. L'occasion pour francetv info de distiller quelques conseils pour mieux cohabiter, au bureau, avec ceux qui vous entourent.
Un collègue qui s'étale sur sa vie privée au téléphone alors que vous travaillez à côté ou, pire, son haleine et sa transpiration qui menacent de vous faire tourner de l'œil... Au bureau, la cohabitation avec les autres est parfois difficile. L'ambiance au travail a même tendance à se dégrader, selon près des trois quarts des Français, d'après un sondage Viavoice réalisé pour Voisins solidaires. Cette association lance, jeudi 10 octobre, la Fête des voisins au travail.
A cette occasion, francetv info liste quelques conseils pour parvenir à instaurer une bonne ambiance et cohabiter sereinement avec ses collègues au bureau.
Pour survivre en open space
Des plateaux sans cloisons, des ordinateurs installés dans une grande pièce et des collaborateurs alignés les uns à côté des autres : avec l'open space, le périmètre personnel est grignoté. Dans une telle situation, quand un collègue ne pense pas aux autres, il peut vite devenir insupportable, comme celui que Buzz Feed a imaginé. Dans cette vidéo, l'homme est particulièrement agaçant : il mange salement, coupe ses ongles en réunion, finit le contenu de la cafetière...
"Mon collègue de bureau adore la musique, il en écoute toute la journée avec ses écouteurs. Ça ne me dérange pas. C'est juste quand il commence à battre la mesure avec ses doigts sur son bureau que je pourrais sortir les griffes !" témoigne ainsi Céline, 32 ans, maquettiste, sur le site d'Alexandre Dubarry, auteur de Comment dire à un collègue (qu'il sent mauvais sous les bras) (2012, éd. Leduc.s). "Je partage mon bureau avec un avocat toujours très occupé, qui pianote si fort sur son clavier qu'on a l'impression que la grêle s'est abattue sur la ville !" raconte de son côté Christelle, 25 ans, assistante sociale, sur le même site.
"Certains open spaces sont de vrais repoussoirs où tout est fait pour que les salariés ne puissent plus supporter leur voisin : il n'y a pas assez de mètres carrés par individu, pas de cloisons acoustiques, ni de salles de réunion ou de bulles de convivialité", explique Odile Duchenne, directrice générale d'Actineo, l'Observatoire de la qualité de vie au bureau, à 20 Minutes.
Pour cesser d'être importuné par un collègue qui sent mauvais
Parler pour régler le problème : la situation est plus délicate si votre voisin de bureau transpire un peu trop, et que les effluves qui parviennent à votre nez vous incommodent. L'odeur, c'est tabou. Comme ce genre de situation peut rapidement pousser à bout, mieux vaut en parler. Autres possibilités : déposer un déodorant sur son bureau, vaporiser un parfum d'intérieur ou s'écrier, l'air de rien, "ça pue dans ce bureau !" Mais ces stratégies ont peu de chances d'aboutir.
"Je crois que le meilleur moyen est peut-être de se demander : 'comment est-ce que j'aimerais qu'on me le dise ?' (...) Pour ma part, j'y vais franco, avec une pointe d'humour", raconte Mariek, sur Rue89. "Je me souviens d'un collègue de travail à la carrure d'un boxeur mi-lourd dont je sentais la présence rien qu'en ouvrant la porte du bureau avant même de l'apercevoir, tant son odeur corporelle était forte et insupportable ! (...) Nous sommes arrivés à en parler. (...) C'était voici quelques années ; depuis, il est toujours en poste !" témoigne de son côté Danjou, également sur Rue89. "L'odeur de l'autre embarrasse, car c'est quelque chose de subjectif et d'invisible qui vient nous déranger, analyse Alexandre Dubarry, interrogé par francetv info. Surtout, il ne faut pas aborder le sujet sous le coup de l'émotion. Il faut attendre le bon moment et éviter d'adopter un ton désagréable. Il faut privilégier la communication non-violente."
Pour supporter des collègues désagréables
"Dans l'entreprise, il y a ceux qui multiplient les erreurs et font bourde sur bourde. Ceux-là n'instaurent pas une mauvaise ambiance dans l'entreprise. Au contraire, les gens se prennent souvent de pitié pour eux, explique à L'Express Tonvoisin Debureau (oui, c'est un pseudo), auteur du best-seller Travailler avec des cons (2007, éd. Privé). Les plus dangereux sont ceux qui altèrent notre qualité de vie, nous mettent des bâtons dans les roues pour accéder plus vite au plus haut niveau du pouvoir." Propos désobligeants, insultes, humiliations, surcharge de travail... Des situations qui peuvent préfigurer un véritable harcèlement. "Avant d'en arriver là, il faut essayer d'alerter en trouvant le juste milieu : ne pas se plaindre ni trop encaisser", conseille Alexandre Dubarry.
Pour cultiver une bonne ambiance entre collègues
Dire bonjour chaque matin, amener des pains au chocolat une fois par semaine, organiser un apéritif le jeudi soir... La convivialité est un élément essentiel pour une cohabitation réussie entre collègues. Certains ont même développé des astuces. "Pas facile de trouver des bistrots sympas et pas trop chers pour déjeuner dans le quartier où je travaille. Du coup, avec mon équipe, on a créé un fichier Excel en partage sur le réseau sur lequel chacun note ses trouvailles et bonnes adresses du coin, avec un commentaire", témoigne par exemple Diane, 32 ans, ingénieure, sur Au féminin.com. Des entreprises ont même spécialement aménagé leurs locaux pour mettre à l'aise leurs salariés, rapporte le journal Les Echos. "Les salariés ont besoin de rituels, cela fait partie du cadre, de la reconnaissance que l'on peut donner à l'autre. Instaurer une marque de respect et considérer l'autre est essentiel pour la convivialité", analyse Alexandre Dubarry.
Pour se sentir au bureau comme chez soi
Regrouper le personnel par "quartier", et non par service ou fonction : c'est la solution adoptée par Bain & Company, un cabinet de conseil. L'objectif est que "salariés et associés, souvent dispersés chez leurs clients, aient quand même le sentiment de revenir 'chez eux' quand ils repassent au bureau", explique le cabinet dans Le Monde (article payant). "Chaque quartier dispose d'un budget pour acheter des croissants un jour, ou pour déjeuner 'entre habitants', un autre", précise le quotidien. "Dans un même quartier se retrouvent une vingtaine de salariés d'âges, de formations, d'anciennetés, de spécialités différentes. Un peu comme dans la vraie vie, où il est rare que son voisin fasse le même métier que soi", ajoute Le Monde.
Et dans la "vraie vie", partager des quiches et des gâteaux avec les habitants de son immeuble pour se rapprocher, cela fonctionne : lancée en France, la Fête des voisins est devenue un événement européen, puis mondial. Son inventeur, Atanase Périfan, espère le même succès pour la Fête des voisins au travail, dont il est aussi à l'initiative.
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