"Devoir de vigilance" des entreprises : les associations humanitaires saluent une avancée importante mais regrettent le peu d'entreprises concernées

La chargée de plaidoyer au CCFD-Terre Solidaire était invitée sur franceinfo, mercredi, alors que les députés européens ont voté un "devoir de vigilance" des entreprises.
Article rédigé par franceinfo
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Le Parlement européen à Strasbourg, en mars 2024. (ALEXANDRE MARCHI / MAXPPP)

Le Parlement européen impose un "devoir de vigilance" aux entreprises en matière de respect de l'environnement et des droits humains. Sur franceinfo mercredi 24 avril, Clara Alibert, chargée de plaidoyer au CCFD-Terre Solidaire, salue "une avancée importante en cette journée historique", puisqu'il y a onze ans jour pour jour, plus de 1 120 personnes sont mortes dans l'effondrement du Rana Plaza au Bangladesh, bâtiment qui abritait des ateliers de confection pour plusieurs marques internationales de vêtements.

Pour Clara Alibert, ce "devoir de vigilance" permet de "dénoncer la folie des multinationales qui ne respectent pas les droits humains sur leurs chaînes de production". Initialement, la mesure concernait les groupes de plus de 500 salariés avec un chiffre d'affaires mondial net d'au moins 150 millions d'euros, et les entreprises dès 250 employés si leurs ventes dépassent 40 millions d'euros et proviennent pour moitié de secteurs à risque, soit 16 000 entreprises concernées.

Mais "après un lobbying économique de plusieurs secteurs, et de gouvernements, dont la France", que dénonce CCFD-Terre Solidaire, les seuils ont été modifiés dans le texte final, et les directives concernent désormais seulement 5 400 entreprises européennes, soit 0,06% des entreprises du marché européen, "une goutte d'eau dans un océan d'impunité", déplore la chargée de plaidoyer. Clara Alibert craint également que cette mesure soit difficile à contrôler.

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