Économie : l’AGS menacée, syndicats et patronat font front commun
De nombreuses entreprises ont dû déposer le bilan ces derniers mois. Un projet du ministère de la Justice, qui prévoit que la rémunération des administrateurs judiciaires et des mandataires passe avant celles des salariés, inquiète patrons comme employés.
La crise frappe de nombreuses entreprises. Celle où travaille Valérie Cordier, qui ne peut plus verser les salaires, est en liquidation judiciaire. En attendant un potentiel repreneur, l’assurance de garantie des salaires (AGS) lui permet de continuer à être payée pendant un mois et demi. L’organisme garantit en effet le salaire des employés dont l’entreprise est défaillante. "La notion de sécurité est très relative quand on risque de perdre son emploi, mais ça nous donne une petite visibilité d’un mois, explique la salariée. Ça permet de payer son emprunt, son loyer." En 2019, l’AGS a versé un salaire à 183 600 employés, soit 1,5 milliard d’euros, venus en partie des ventes aux enchères d’entreprises qui ont fait faillite.
Syndicats et patronat en colère
L’AGS était jusqu’à présent assurée de toucher cet argent en priorité. Une réforme pourrait toutefois tout changer. En effet, d’autres créanciers, comme les administrateurs judiciaires, deviendraient prioritaires à sa place. L’AGS perdrait alors des millions d’euros. "Ce qu’on craint, c’est que l’AGS ne récupère pas ces fonds, qu’elle se mette en difficulté et que ces difficultés génèrent de gros retards pour verser les avances sur salaires des salaires", redoute Michel Beaugas, secrétaire confédéral du syndicat Force ouvrière. Le patronat partage cette inquiétude, et juge la période mal choisie.
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