Pourquoi General Motors sort du capital de PSA-Peugeot Citroën
L'Américain détenait 7% du constructeur français depuis l'alliance stratégique nouée entre les deux groupes en mars 2012.
Ils étaient alliés depuis la signature d'un partenariat stratégique en mars 2012. L'Américain General Motors (GM) a annoncé sa sortie du capital de PSA-Peugeot Citroën, jeudi 12 décembre. Pour quelles raisons et avec quelles conséquences ? Eléments de réponse.
A combien s'élevait cette participation ?
General Motors détenait 7% du constructeur français. Dans un communiqué (en anglais), le numéro un américain de l'automobile explique céder "la totalité de sa part de 7%, soit 24,8 millions d'actions, dans PSA-Peugeot Citroën par l'intermédiaire d'un placement privé à des investisseurs institutionnels".
En mars 2012, son investissement s'élevait à près de 320 millions d’euros. Selon les calculs d’un analyste interrogé par Les Echos, l'Américain pourrait céder cette part pour un montant proche de 240 millions d’euros.
Pourquoi General Motors la cède-t-il ?
"Notre participation avait pour but de soutenir PSA dans ses efforts pour augmenter son capital au moment de l'alliance General Motors-PSA. Mais ce soutien n'est désormais plus nécessaire", justifie Steve Girsky, le vice-président de General Motors. La décision ne surprend en tout cas pas Bernard Jullien, directeur du Gerpisa, réseau international de l'automobile. Interrogé par Le Nouvel Obs, il indique que ce "divorce entre PSA et GM était donc annoncé, tout le monde l'avait bien compris".
Selon lui, "les deux groupes ont eu du mal à s'entendre sur les synergies. La famille Peugeot et le conseil d'administration se sont montrés hésitants sur une entrée dominante de GM, notamment parce que GM aurait fermement demandé une profitabilité, et donc des fermetures de sites".
Concrètement, PSA et GM abandonnent leur projet commun de petite voiture. "General Motors a finalement renoncé à utiliser la plate-forme de PSA, parce qu'il était trop coûteux de l'adapter à ses propres technologies. Inversement, Peugeot ne voulait pas emprunter une plate-forme de GM sur un segment aussi stratégique", détaillent Les Echos. PSA avait annoncé plus tôt dans la journée un accord pour réviser à la baisse le périmètre de son alliance avec General Motors. Il a aussi confirmé négocier une entrée du Chinois Dongfeng à son capital.
Est-ce une prise de distance définitive ?
"Notre alliance reste solide et focalisée sur des programmes communs de développement de véhicules, des fabrications croisées, des achats et de la logistique", précise toutefois General Motors.
Les deux groupes vont en revanche travailler à un nouveau projet commun "pour développer un nouveau modèle de véhicule utilitaire léger du segment B", de type Berlingo Partner. "Autre élément nouveau : la coopération dans les moteurs, initialement prévue dans l'essence, s’étendra au diesel", ajoutent Les Echos. Quelque 700 000 voitures seront assemblées en commun.
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