La Redoute annonce un plan social pour faciliter la reprise
D'après les syndicats, le groupe Kering, actionnaire majoritaire de l'entreprise, prévoit environ 700 suppressions d'emplois, alors que des négociations de reprise sont en cours.
La Redoute dégraisse. Le groupe de vente par correspondance va supprimer au moins 700 emplois en France et à l'étranger, rapportent mardi 29 octobre ses syndicats. Une annonce non confirmée par la direction, mais qui intervient dans un contexte trouble pour l'entreprise, en passe d'être cédée par le groupe Kering, dirigé par François-Henri Pinault. Francetv info se penche sur ces annonces qui augurent des jours sombres pour La Redoute.
Quelles sont les mesures envisagées ?
C'est Jean-Marc Duplaix, le directeur financier de Kering, actionnaire majoritaire de La Redoute, qui a présenté un plan de suppression de postes à venir aux représentants du personnel, lors d'une réunion au siège de La Redoute, à Roubaix (Nord). "Il nous a dit qu'on serait a minima à l'équivalent des suppressions de postes du plan de sauvegarde de l'emploi de 2008", a expliqué Jean-Claude Blanquart, délégué CFDT.
En 2008, La Redoute avait supprimé 672 postes dans le cadre d'un plan de restructuration de l'entreprise visant alors à "restaurer sa compétitivité". A l'époque, il s'agissait de faire passer le groupe de VPC du catalogue papier à la vente en ligne, expliquait alors RTL.
Les propos du directeur financier de Kering ont été confirmés par les autres syndicats, Sud et la CGT. Mais un porte-parole de l'intéressé s'est refusé à confirmer ces chiffres, tout en laissant entendre que la cession de La Redoute, mise en vente par son actionnaire, aurait "un impact significatif sur l'emploi".
Pourquoi sont-elles dénoncées par les syndicats ?
Ce n'est pas une nouveauté : le groupe Kering cherche à se débarrasser de La Redoute depuis de nombreuses années. Désormais axée sur le luxe et la mode sportive, la firme ne considère plus l'entreprise de VPC comme l'une de ses filiales depuis 2011. Elle n'apparaît même plus dans les marques listées sur le site de Kering. Il faut dire que les chiffres ne sont pas encourageants. En 2012, La Redoute, qui a mal négocié le virage du e-commerce, a accusé une perte de "quelques dizaines de millions d'euros" sur un chiffre d'affaires de 1,1 milliard.
Aujourd'hui, Kering est entré en négociation avec de potentiels repreneurs, ce qui inquiétait déjà les syndicats le 22 octobre, soulignait Le Monde. Ce jour-là, entre 450 et 550 salariés ont manifesté à Roubaix pour exiger "des garanties". "L'important c'est que Kering, lors de la cession, accepte de nous donner des garanties de salaire sur la durée la plus longue possible", déclarait Fabrice Peeters, délégué syndical CGT. Les employés comptaient sur les 300 millions d'euros que Kering se dit prêt à injecter dans La Redoute, d'après Capital.fr. Mais comme l'affirme Challenges, les repreneurs potentiels ont de leur côté exigé un allègement de la masse salariale. Cette annonce laisse donc augurer un plan social massif pour faciliter la reprise.
Quel avenir pour La Redoute ?
D'après Kering, trois entreprises sont entrées en discussion cet été pour reprendre La Redoute. Parmi eux, on compterait les fonds HIG Capital et Opcapita, ainsi que le groupe immobilier Altarea Cogedim, repreneur du site rueducommerce.fr.
Alors qu'elle comptait 5 000 salariés en 2008, La Redoute emploie aujourd'hui 2 500 personnes, dont 1 200 au siège. Selon les syndicats, le service de la relation clients (180 personnes) sera lui externalisé. Tout comme le gros des emplois, 1 300 postes liés à la logistique, qui pourraient être externalisés dans une entreprise filiale, "sans doute pour mieux la céder dans un deuxième temps", croit savoir Challenges. Un démembrage en règle d'un ancien poids lourd du commerce français.
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