Orange négocie un plan de départs volontaires pour les seniors de l'entreprise
Selon une information du journal Le Monde, confirmée par franceinfo dimanche 17 novembre, un plan de départs volontaires dédié aux seniors de l'entreprise fait l'objet de négociations au sein de l’opérateur Orange. Les discussions en cours, confirmées par la direction du groupe, doivent se terminer en janvier. Rien n'est donc acté, mais les syndicats n’y souscrivent pas en l'état actuel, d'autant que ce plan n'était pas prévu.
"C'est en réalité un immense plan social qui vise à faire partir les personnels les plus âgés", estime Sébastien Crozier, le président du syndicat CFE-CGC d'Orange, sur franceinfo ce dimanche, qui demande le départ de la direction qui veut "délocaliser et sous-traiter à l'heure où on a besoin de localiser des activités souveraines dans notre pays". L'entreprise, dans un message transmis également dimanche, "regrette vivement l'instrumentalisation par le syndicat CFE et son représentant du contexte d'élections syndicales à des fins personnelles et éloignées de l'intérêt des salariés du groupe."
Le groupe veut renouveler ses effectifs
Orange cherche à renouveler une partie de son effectif, à embaucher de jeunes ingénieurs, capables de travailler sur les nouvelles technologies. Pour cela, et selon nos informations, entre 8 000 et 10 000 salariés sur les 65 000 que compte l'entreprise pourraient bénéficier d'un temps partiel senior (TPS), activable cinq ans avant leur date de départ à la retraite. Ils pourront travailler à 50% la première année en touchant 70% de leur salaire, puis arrêter de travailler les quatre années suivantes en étant payé à 60%.
À l'heure actuelle, la direction ne confirme pas le nombre de départs, ni les recrutements prévus, ce qui inquiète les syndicats. "Il n'y a aucun engagement de la direction à recruter de nouveaux collaborateurs pour aller sur les métiers du numérique dont la France a pourtant besoin", Sébastien Crozier. "Le temps partiel senior est une proposition qui répond à une demande forte des salariés et des organisations syndicales et dont les modalités seront discutées avec l’ensemble des représentants des personnels dans les prochaines semaines. Il ne s’agit absolument pas d’un plan social ou de délocalisation comme ce syndicat l’affirme", répond Orange.
Les syndicats craignent une surcharge de travail pour les salariés qui restent, notamment en raison du contexte actuel dans l'entreprise. Une trentaine de tentatives et suicides ont eu lieu ces deux dernières années, avait révélé le 13 novembre une enquête de franceinfo. "C'est une vague tout à fait impressionnante, réagit le président du syndicat CFE-CGC d'Orange. J'ai une pensée pour les familles de mes collègues qui se sont suicidés depuis le 1er octobre face à la violence sociale de notre entreprise".
Si vous avez besoin d'aide, si vous êtes inquiet ou si vous êtes confronté au suicide d'un membre de votre entourage, il existe des services d'écoute anonymes. La ligne Suicide écoute est joignable 24 heures sur 24 et sept jours sur sept au 01 45 39 40 00. D'autres informations sont également disponibles sur le site du ministère de la Santé.
Lancez la conversation
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour commenter.