Travail dominical : les syndicats ulcérés par les projets du ministre de l'Economie
La CFDT, la CFTC, la CGT et FO critiquent unanimement la proposition d'Emmanuel Macron de faciliter le travail le dimanche.
Pour eux, ce n'est pas négociable. Les syndicats CFDT, CFTC, FO et CGT ont réaffirmé, mercredi 15 octobre, leur ferme opposition au travail le dimanche, l'intersyndicale du commerce parisien appelant à manifester le 14 novembre contre la proposition du ministre de l'Economie d'autoriser jusqu'à douze ouvertures dominicales par an. Lors de la présentation des grandes lignes de son projet de loi pour l'activité, Emmanuel Macron a annoncé que les magasins non alimentaires pourraient ouvrir cinq dimanches par an sur simple demande et jusqu'à douze dimanches par an, selon la décision des maires des communes.
"Sur ce sujet, la CFTC est prête à montrer les dents, il serait bon que le ministre, s'il veut bouger les choses, passe par les partenaires sociaux, a réagi Joseph Thouvenel, vice-président de la CFTC. Si on veut nous faire croire que résoudre les problèmes économiques et sociaux de la France passe par l'ouverture de quelques grandes surfaces le dimanche, c'est de la poudre aux yeux."
De son côté, Force ouvrière (section commerce) a dénoncé dans un communiqué une "remise en cause du repos dominical" qui "menace de nombreux emplois dans le commerce (...) Les propositions de passer à 12 dimanches au lieu de 5 et de permettre aux gares d'ouvrir leurs commerces le dimanche ne favorisent que les grandes enseignes, c'est la mort du commerce en proximité des gares et en centre-ville."
"Le projet risque de renforcer le clientélisme politique", selon la CFDT
Pour la CFDT, "les intentions affichées par le ministre de l'Economie, (..) semblent en décalage total avec les attentes de l'ensemble du monde salarial (...) Le projet annoncé est loin de moderniser l'économie et risque de renforcer le clientélisme politique en donnant aux maires la capacité d'accorder 12 ouvertures dominicales et, d'une manière plus cynique, de les obliger à le faire en créant une concurrence intercommunale".
Enfin, pour Karl Ghazi, de la CGT du commerce, "on se doute bien que le Medef qui pleure toute l'année sur le coût excessif du travail ne va pas accepter durablement des majorations de salaires sur certaines plages horaires". Le syndicaliste, qui considère "qu'on ne peut pas dire que le travail coûte trop cher le lundi, le mardi, le mercredi, mais pas le dimanche !"
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