Un salarié se suicide dans une usine Renault
Dans une lettre adressée à la direction du groupe automobile, il dénonce le "chantage" subi ces derniers mois.
Un salarié de Renault s'est suicidé, dans la nuit de dimanche à lundi, sur son lieu de travail à l'usine de Cléon (Seine-Maritime), a annoncé la CGT, mardi 23 avril. Agé de 35 ans et père de deux enfants, ce mécanicien qui travaillait de nuit a été retrouvé pendu lundi matin. Il a laissé une lettre dans laquelle il dénonce "pression" et "chantage" de la part du groupe. "Il a laissé sur place deux lettres, l'une pour sa famille et l'autre à l'attention de la direction, dans laquelle il dénonce les pressions", a précisé à l'AFP Pascal Le Manach, délégué syndical CGT.
Dans ce second courrier, l'ouvrier écrit, toujours selon la CGT : "Merci Renault. Merci ces années de pression, chantage au nuit (sic). Où le droit de grève n'existe pas. Ne pas protester sinon gare. La peur, l'incertitude de l'avenir sont de bonne guerre, paraît-il." "Tu expliqueras ça à mes filles, Carlos", termine-t-il, en s'adressant directement à Carlos Ghosn, le PDG du groupe.
Décrit comme un "excellent ouvrier", "non-syndiqué", ce salarié "faisait l'objet de pressions de la direction depuis qu'il avait pris activement part aux grèves contre le projet d'accord compétitivité-emploi cet hiver", a précisé Pascal Le Manach. "La direction l'avait notamment menacé de le faire redescendre en équipe (de jour), avec une perte financière très importante à la clé", a ajouté le syndicaliste.
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