: Vidéo Petits chefs, larbins, cocheurs de cases... "Complément d'enquête" vous fait découvrir les "jobs à la con"
Et, vous, avez-vous un "job à la con" ? Si oui, faites-vous partie des "larbins" ou des "porte-flingues" ? "Complément d'enquête" a rencontré l'inventeur de cette classification et auteur d'une réflexion sur les "bullshit jobs", David Graeber.
En 2018, son ouvrage Bullshit jobs (éd. Les liens qui libèrent), en français "jobs à la con", est devenu un best-seller mondial. "Complément d'enquête" a rencontré à Londres l'anthropologue américain David Graeber. Son essai a valu à ce prof d'université et militant anticapitaliste des "lettres de confession" par centaines. Ses lecteurs qui occupent un de ces emplois "bidons" s'y avouent "déprimés tout le temps", et pour eux, le livre a été une révélation : "Enfin, je peux expliquer aux gens pourquoi je suis si en colère quand je vais à mon travail !" lui écrivent-ils.
Inutiles ?
Non content d'avoir formulé ce concept de "bullshit jobs", David Graeber a classé ces emplois inutiles (pour la société, mais pas forcément pour l'entreprise) en cinq catégories. Il y a les "larbins", les "porte-flingues", les "rafistoleurs", les "cocheurs de cases", et les "petits chefs".
Juste en dessous du grand patron, les "petits chefs" surveillent... des salariés qui travaillent de façon autonome, et donc n'ont pas besoin d'eux. Aux côtés des cadres dirigeants, les "larbins" leur servent de faire-valoir. Selon David Graeber, ceux qui conçoivent les magazines d'entreprise (lus uniquement, d'après lui, par ceux qui sont cités dans leurs colonnes) sont le type même du "larbin".
Une logique "d'escalade militaire"
Les "rafistoleurs", eux, sont là pour nettoyer les dégâts causés par des problèmes d'organisation... auxquels il serait plus logique de s'attaquer. "C'est un peu, explique D. Graeber, comme si au lieu de réparer une fuite dans un toit, vous embauchiez quelqu'un pour venir vider le seau tous les jours." Dernières catégories, les "cocheurs de cases" et les "porte-flingues", comprenez cette armée de lobbyistes, avocats d'affaires et autres consultants – uniquement là, selon le chercheur, pour attester de la puissance d'une entreprise face à ses concurrents. Une logique d'"escalade militaire"... et un classement volontairement subjectif.
Extrait de "Jobs à la con", un reportage à voir dans "Complément d'enquête" le 14 novembre 2019.
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