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"Cette histoire de repreneur n'était qu'un montage", estime un ancien représentant syndical de chez Whirlpool, après la visite d'Emmanuel Macron

Patrice Sinoquet et Frédéric Chantrelle, tous deux anciens représentants CFDT des salariés Whirlpool dénoncent un "montage" entre la multinationale Whirlpool, le gouvernement et le repreneur. Selon eux, le gouvernement a manqué de "suivi" dans ce dossier.

Article rédigé par franceinfo - Edité par Julie Pacaud
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Patrice Sinoquet face à Emmanuel Macron dans l'ancienne usine Whirlpool vendredi 22 novembre, à Amiens.  (CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP)

Le retour d'Emmanuel Macron sur le site de Whirlpool vendredi 22 novembre, a "soulagé" l'un des anciens salariés et représentant syndical CFDT, Patrice Sinoquet. "Parce que j'avais des choses à lui dire et ce matin j'ai pu lui parler", a-t-il témoigné sur franceinfo.

En revanche, il n'a "absolument pas été convaincu" par sa rencontre avec le président de la République. "On a eu à peu près le même discours qu'il y a deux ans : ils sont prêts à s'investir et nous on est toujours dans l'attente", a expliqué Patrice Sinoquet. "Rien a changé ! Après, ça part d'un bon raisonnement et tout ce qui s'en suit mais on veut du concret. On veut que nos camarades trouvent du boulot", a ajouté l'ancien représentant syndical.

A ses côtés lors de la visite du chef de l'Etat, son collègue Frédéric Chantrelle, également ancien délégué CFDT partage la même impression. "À chaque fois, on refait l’histoire. Ses réponses, il les avait bien préparées, analyse-t-il. [Emmanuel Macron] nous donne rendez-vous dans un an. J’espère que le bilan sera meilleur qu’actuellement".    

"Il se devait d’y avoir un suivi"

"On lui reproche d’être venu caresser toute cette population d’ouvriers en promettant des emplois sur du long terme", renchérit Frédéric Chantrelle 
qui reproche à Emmanuel Macron "la naïveté" d’avoir donné de l’argent public au repreneur WN évoquant les "trois millions d’euros de la Prime d’aménagement territoire". "Il se devait d’y avoir un suivi", a-t-il déploré.

Sur l'échec de la reprise du site, Patrice Sinoquet affirme lui qu'"avec un peu de recul, cette histoire de repreneur n'était qu'un montage entre la multinationale Whirlpool, le gouvernement actuel et un repreneur véreux qui s'appelle Nicolas Decayeux".

Quand on pose autant d'argent sur la table, on se doit de prendre des garanties. On a alerté la ministre du Travail à deux reprises, on avait tiré la sonnette d'alarme.

Patrice Sinoquet

à franceinfo

"286 personnes ont été licenciées" chez Whirlpool selon l'ancien représentant CFDT. Si 36 d'entre eux travaillent maintenant chez Ageco, environ 200 sont toujours à la recherche d'un emploi. 

"Depuis le 24 janvier 2017 on fait le yo-yo, conclut Frédéric Chantrelle. On est licenciés, on fait un plan social, on retrouve du travail, on est re-licenciés, a-t-il regretté. C’est la casse sociale qui me fend le plus le cœur."

Quand je vois des copains en pleurs, des femmes dans des foyers qui se demandent comment ils vont finir le mois… C’est ce qui me touche le plus.

Frédéric Chantrelle

à franceinfo

Alors, pour Patrice Sinoquet, le combat n'est pas fini. "On descendra dans la rue" le 5 décembre prochain. "Il faut surtout ne pas s'endormir et continuer à mettre la pression sur le gouvernement".

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