: Vidéo A Flixecourt, ville ouvrière, le "vote Marine pour mettre la pression" ?
Dans un bassin d'emploi laminé par les fermetures d'usines et le chômage, cette commune ouvrière longtemps de gauche se laisse de plus en plus tenter par le vote FN. Près d'Amiens et de son usine Whirlpool soudain devenue un enjeu électoral, un extrait du magazine "Envoyé spécial".
Ces oubliés de la campagne présidentielle ont eu la surprise de devenir un enjeu électoral majeur le temps de quelques heures entre les deux tours. Depuis des mois, les salariés de l'usine Whirlpool d'Amiens (Somme) se battent pour sauver leurs 286 emplois, dans une vallée de la Nièvre sinistrée. Extrait du magazine "Envoyé spécial" dans la ville voisine de Flixecourt.
A une vingtaine de kilomètres d'Amiens, cette commune ouvrière a longtemps voté à gauche. Depuis une dizaine d'années, en même temps que le chômage et la colère, le vote Front national progresse. Dimanche 23 avril, il est arrivé en tête avec 40% des voix. Patrick Gaillard, le maire communiste, "pense que les gens se trompent. Ils oublient que derrière le mot 'Front national', il y a l'extrême droite. C'est pas du tout un milieu ouvrier comme le nôtre. [Les ouvriers], c'est pas forcément leur priorité, contrairement à ce qu'ils peuvent laisser dire".
"Que ce soit l'un ou l'autre…"
Avec le maire, l'équipe du magazine a rendu visite à un jeune couple dans son petit deux-pièces. Le loyer de 500 euros, Priscilla, au chômage, a du mal à le payer. Vincent, intérimaire, enchaîne les missions dans les usines et le bâtiment. Surendettés et interdits bancaires, ils ont d'autres soucis que l'élection présidentielle. "Que ce soit l'un ou l'autre, on sera toujours dans la même merde", estime Vincent. Lui qui a "toujours voté ouvrier" avoue avoir cette fois "voté Marine pour mettre un peu la pression… Après, mettre la pression, est-ce que ça sert à quelque chose ?"
Extrait de "Whirlpool : les oubliés de la campagne", un reportage diffusé dans "Envoyé spécial" le 27 avril 2017.
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