Xavier Bertrand accusé d'avoir favorisé le plan social chez Fralib
Selon "Le Parisien/Aujourd'hui en France", l'ancien ministre du Travail serait intervenu en défaveur des salariés de l'usine Elephant de Gémenos.
SOCIAL – L’ancien gouvernement a-t-il facilité la tâche d’Unilever dans le plan social de Fralib ? L’ancien ministre du Travail, Xavier Bertrand, serait intervenu pour bloquer un courrier de l’administration qui relevait des irrégularités dans le plan de licenciements préparé par la direction de Fralib, selon les informations du quotidien Le Parisien/Aujourd’hui en France lundi 27 août.
Bertrand dément tout ordre venu de son cabinet
L’affaire remonte au mois de mars. Fralib adresse alors une troisième version du plan social qui accompagne la fermeture de l’usine de Gémenos (Bouches-du-Rhône), où travaillent 182 personnes, à la Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi (Direccte), à Marseille.
Par deux fois, la Direccte a pointé du doigt des irrégularités. Cette fois encore, elle rédige une "lettre d’observations" pour dénoncer les manquements de la direction d’Unilever, propriétaire du site. Mais cette fois, le courrier n'arrivera jamais dans les mains de la justice.
La raison ? "Un ordre serait tombé directement du cabinet de Xavier Bertrand", écrit le quotidien, qui ajoute que "l’ancien ministre du Travail aurait donné consigne à l’administration de fermer les yeux sur l’ultime version du plan d’Unilever validé le 20 avril par la justice. Deux jours avant le premier tour de la présidentielle !"
Contacté par Le Parisien, l'ancien ministre dément formellement ces accusations. La Direccte, elle, n’a pas souhaité répondre au quotidien et la préfecture de Paca dit tout ignorer de l’affaire.
Des accusations déjà formulées par les syndicats
Les juges ne sont pas tenus de suivre les observations de la Direccte. Mais celles-ci peuvent peser lourd dans la balance. En novembre 2011, la justice avait annulé une première version du plan social, notamment à cause de la faiblesse du plan de reclassement. Ce point avait justement été souligné par les fonctionnaires de la Direccte.
Une conversation entre un fonctionnaire de la Direccte et un salarié de Fralib, retranscrite dans l'édition papier du Parisien, relance les soupçons déjà formulés par les syndicats de Fralib, en mars dernier. A l’époque, le délégué CGT, Olivier Leberquier, avait dénoncé "un possible scandale d’Etat", rapportait L'Humanité. Pour exprimer leur mécontentement, les "Fralib" avaient alors occupé le siège de la Direccte, à Marseille.
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