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Flambée du prix de l'électricité : "Il y a un défaut de régulation du marché", dénonce l'UFC-Que Choisir

Selon l'association de défense des consommateurs, les Français ne bénéficient pas suffisamment "de la compétitivité du parc nucléaire".

Article rédigé par franceinfo
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Illustration d'une facture d'électricité. (ARNAUD JOURNOIS / MAXPPP)

Le gouvernement va-t-il pouvoir tenir sa promesse de limiter à 4% la hausse de la facture d'électricité des Français en 2022 alors que les prix de l'énergie continuent de flamber ? Un renoncement "serait très problématique pour les consommateurs", alerte le responsable du service études de l'UFC-Que Choisir, Antoine Autier, mercredi 5 janvier sur franceinfo.Il estime que "les consommateurs français devraient [davantage] bénéficier de la compétitivité du parc nucléaire", qu'EDF vend à l'étranger.

franceinfo : Le bouclier tarifaire du gouvernement pourrait ne pas contenir la hausse du prix de l'électricité à 4%, comme promis par le Premier ministre. Jusqu'où peut-elle monter pour que cela reste acceptable ?

Antoine Autier : La logique voudrait que l'engagement du Premier ministre soit tenu. Les 4% qui ont été annoncés correspondent déjà à une hausse importante, on ne voit pas pourquoi elle ne serait pas appliquée. Certes, il y a eu des évènements qui ont eu lieu depuis, notamment la hausse des prix de l'électricité, mais il existe plusieurs mécanismes qui peuvent mobiliser les pouvoirs publics pour maintenir une hausse à 4%, notamment un étalement de la hausse, c'est-à-dire qu'on va limiter à 4% la hausse en 2022 et en 2023 les consommateurs pourront payer un peu plus sur leurs factures pour compenser. Aujourd'hui, il y a une crise du pouvoir d'achat pour les consommateurs et déjà avoir une hausse de 4%, c'est important, alors avoir une hausse de 8-10%, ce serait vraiment dramatique, d'autant plus que parallèlement, on a une hausse du gaz, une hausse du pétrole, donc, on voit bien que ce serait très problématique pour les consommateurs.

Mais reporter la facture d'électricité à 2023, ça équivaut à un report après la présidentielle. Est-ce qu'on ne le reprocherait pas au gouvernement ?

Ça a déjà été fait. En 2019, on a déjà eu un décalage dans l'augmentation du tarif réglementé de vente. En 2020 et même en 2021, les consommateurs ont continué à payer la facture pour 2019.

"On dit que le gouvernement fait ce qu'il peut compte tenu des conditions sur le marché, mais en réalité, le problème aujourd'hui c'est que la hausse théorique du tarif réglementé de vente résulte d'un défaut de régulation du marché."

Antoine Autier

à franceinfo

Il y a un problème de régulation du nucléaire, notamment, qui bénéficie assez peu aux fournisseurs alternatifs et finalement qui permet à EDF d'aller vendre sur le marché une partie de cette électricité, alors que les consommateurs français devraient bénéficier de la compétitivité du parc nucléaire. Il y a aussi un problème de formule dans le calcul des tarifs réglementés de vente d'électricité, qui prend en compte notamment les prix sur les marchés internationaux en fin d'année. Et c'est justement parce qu'en fin d'année, on a eu des prix très élevés qu'on va avoir un tarif réglementé qui va augmenter. Il suffisait simplement de changer la formule du tarif réglementé de vente pour que la hausse soit beaucoup moins importante que celle qui pourrait arriver prochainement.

Demandez-vous un favoritisme national dans la vente d'électricité par EDF ?

Favoritisme, c'est un peu gros, mais en tout cas, le fait est que les consommateurs français ne bénéficient pas entièrement de la production nucléaire française ni de la compétitivité.

Ce sont des choix politiques que doivent prendre les pouvoirs publics : est-ce qu'on favorise les intérêts d'EDF ou les intérêts des consommateurs ? Pour l'instant, vu l'arbitrage, c'est plutôt l'intérêt d'EDF.

Antoine Autier

à franceinfo

Mais on espère bien que ce sont les intérêts des consommateurs qui primeront, d'autant plus que ce sont eux qui ont financé le parc nucléaire. C'est un élément fondamental dans l'équation.

Le gouvernement envisage de demander à EDF de céder plus d'électricité à prix réduits aux autres fournisseurs français, mais l'entreprise n'est pas d'accord. Est-ce une solution, à vos yeux ?

Absolument. C'est une demande qu'à l'UFC Que Choisir on fait depuis trois ans maintenant. Le gouvernement n'a jamais donné suite à nos demandes ni à nos courriers. Cette solution semble tenir la corde, finalement. On peut dire tant mieux, mais néanmoins malgré tout, elle arrive un peu tard.

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