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Corruption : la "lutte est encore insuffisante", en "termes d'actions" et "de moyens humains", estime le procureur national financier

"Nous essayons de faire progresser la France à notre niveau dans la lutte contre la délinquance en 'col blanc'", a estimé jeudi Jean-François Bohnert, procureur national financier sur France Inter. 

Article rédigé par franceinfo
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Jean-François Bonhert, procureut national financier, à Paris, le 15 avril 2021. (JOEL SAGET / AFP)

L'ONG Transparency international a publié mardi son nouveau rapport sur la lutte contre la corruption et classe la France 21e sur 180 pays. "La France confirme sa place de bonne élève à l'échelle mondiale sans pour autant être immunisée contre la corruption", constate l'ONG. La "lutte est encore insuffisante", "en termes d'actions" et "de moyens humains", a réagi jeudi 2 février sur France Inter Jean-François Bohnert, procureur national financier.

Transparency note 180 pays dans le monde à travers un indice de perception de la corruption dans le secteur public. 100 est la meilleure note possible, 0 la moins bonne. On considère qu'un pays obtenant un score inférieur à 50 est confronté à un niveau de corruption endémique. La France gagne une place dans le classement par rapport à l'an dernier, avec un score de 72 sur 100, loin derrière le trio de tête composé du Danemark (90), la Finlande et la Nouvelle-Zélande (87). "Je me réjouis chaque fois que la France progresse", déclare Jean-François Bohnert. "Nous essayons de faire progresser la France à notre niveau dans la lutte contre la délinquance en 'col blanc' et notamment dans la lutte contre la corruption", a expliqué le procureur national financier.

Lutte contre la corruption encore "insuffisante"  

"Nous avons du mal à franchir le cap des vingt premiers pays de la liste", admet-il. "Ce sont des pays chez lesquels l'attention politique est peut-être plus soutenue que chez nous en France", souligne Jean-François Bohnert. Dans son rapport, l'ONG déplore en effet le manque d'intérêt de l'exécutif et de la classe politique pour les questions de corruption. "La lutte contre la corruption n'apparaît que comme une préoccupation très secondaire de l'exécutif", note Transparency international.

"La lutte contre la corruption et dans d'autres domaines de délinquance économique et financière est encore insuffisante en termes d'actions, et sans doute en termes de moyens, notamment humains", ajoute Jean-François Bohnert. Un constat que partage l'ONG puisqu'elle observe que le Parquet national financier (PNF) est "sous doté", avec seulement "18 procureurs pour gérer 700 dossiers".

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