Gaspillage : bientôt une "interdiction de jeter" pour les grandes surfaces ?
Aujourd'hui, lorsqu'un laitier fabrique des yaourts pour une marque de distributeurs, s'il livre en retard une grande surface ses palettes lui sont renvoyées. Il ne peut ni les vendre, ni les donner, parce qu'il n'a pas la propriété juridique de ses yaourts. Des tonnes de produits alimentaires sont ainsi tout bonnement détruites. Il faut donc lever ce frein juridique pour faciliter le don aux associations, selon Guillaume Garot, le député socialiste, auteur d'un rapport sur le gaspillage alimentaire rendu ce mardi.
"Je pars du principe que l'alimentation n'est pas une marchandise comme les autres. Il faut tout faire pour ne plus jeter. C'est un scandale éthique mais aussi une question de pouvoir d'achat" : l'ex-ministre délégué à l'Agroalimentaire n'y va pas par quatre chemins. Dans son rapport, il propose d'ailleurs une "interdiction de jeter" pour la grande distribution mais aussi une "interdiction de javelliser" les denées jetées, comme cela se pratique pour les rendre inconsommables.
160 euros par an et par habitant
Son rapport rappelle que le gaspillage alimentaire a été multiplié par deux en 40 ans. Et tout le monde en prend pour son grade : les consommateurs, qui ont eu les yeux plus grands que le ventre, les commerçants qui ont mal géré leur stock et qui jettent des produits périmés, les agriculteurs qui, faute de prix rémunérateurs, ne ramassent même pas leur production dans les champs et les laissent pourrir.
Le gaspillage représente, selon lui, 160 euros par an et par habitant en France. Au niveau mondial, la FAO estime que 50% de la production alimentaire mondiale serait ainsi gâchée.
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