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Grèce : l’économie au ralenti, "même les oiseaux sont partis"

Le Premier ministre grec, Alexis Tsipras, organisera bien un référendum dans son pays dimanche prochain. Alors en attendant, les banques restent fermées et le contrôle des capitaux en place. Tout cela commence à peser sur l’économie grecque et le débat politique.
Article rédigé par Isabelle Raymond
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
  (Des retraités grecs ont pu retirer, mercredi, 120 euros dans certaines banques  © REUTERS - Yannis Behrakis)

La situation dure depuis trois jours. Toutes les banques sont fermées depuis lundi et les retraits de capitaux limités à 60 euros par personne et par jour. Des mesures qui pèsent sérieusement sur le quotidien et sur le moral des Grecs.

Grèce : l’économie au ralenti, "même les oiseaux sont partis" - reportage Isabelle Raymond

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De lourdes restrictions économiques

Tous les jours, ils font la queue devant les distributeurs automatiques. Pour les retraités, qui sont nombreux à ne pas avoir de carte bleue, c’était même devenu impossible. Mercredi, un millier d’établissements bancaires ont donc ouvert un peu partout en Grèce pour que les plus âgés puissent retirer au guichet 120 euros en liquide.

Mais pour Sortiris, 80 ans, ça ne suffit pas : "Au début de la semaine, ça allait encore, mais plus la situation dure, plus cela devient compliqué, raconte-t-il. Avec 120 euros par semaine, je peux juste acheter le strict nécessaire, c'est-à-dire l’essence pour remplir ma voiture et la nourriture pour me remplir le ventre."

Le gouvernement tente de limiter les dégâts

Alors le gouvernement d’Alexis Tsipras a mis en place des mesures d’urgence pour tenter de soulager un peu financièrement la population : les transports publics sont gratuits à Athènes depuis le début de la semaine et les coupures de téléphone pour impayés sont suspendues.

Une économie de plus en plus à la peine 

Pour autant, l’économie grecque accuse le coup. Les magasins, par exemple, sont déserts quand ils n’ont pas déjà baissé le rideau. Tous les matins, Xenophono ouvre consciencieusement sa boutique de vêtements. Il vend des tee-shirts à 10 euros, des costumes à 50. Ses trois employés ont l’air de s’ennuyer ferme.

"Regardez ! Il n’y a personne dans la rue. Même les oiseaux sont partis" (Xenophono, vendeur de vêtements)

"Mon activité a presque été réduite à néant depuis samedi dernier, souligne Xenophono. Je dirais qu’elle a diminué de 98%. Et pourtant, j’ai bradé mes articles. Je les vends maintenant à prix coûtant, mais ça ne suffit pas. Ça fait 40 ans que je fais ce métier. Encore une semaine comme ça et j’arrête tout." Et à Athènes, Xenophono est loin d’être le seul dans cette situation.

 

Dimitri, par exemple, possède un magasin de robinetterie : "C’est étrange, dans cette rue depuis le début de la  semaine, avec les autres commerçants on passe la journée à discuter entre nous de la crise. Et même si on avait des clients on n’a plus d’articles à leur vendre car on ne peut  plus importer de produits."

 

Alexis Tsipras veut calmer les inquiétudes

Mercredi, Alexis Tsipras a appelé une nouvelle fois à voter "Non" au référendum de dimanche prochain. un vote qui pour le premier ministre grec n'aura pas de conséquences directes pour la population : les économies ne seront pas perdues, les comptes bancaires ne vont pas s’évaporer comme ça du jour au lendemain et la sortie de l’euro et le retour au drachme, l’ancienne monnaie grecque, ne sont pas prévus.

Mais pour la population difficile d’imaginer sereinement l’avenir : "C’est humiliant de faire la queue comme ça pour retirer de l’argent, raconte Nikki, un citoyen. J’étais partagé mais là, c’est la goutte d’eau. Alors  j’ai pris ma décision pour le vote de dimanche." Ce sera donc "Oui" pour Nikki lors du référendum. Et les défenseurs de la gauche radicale au pouvoir ont peur que ce contexte économique extrêmement compliqué n’influence le scrutin en leur défaveur et donc en faveur du "Oui" au référendum.

 

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