Hôpitaux : "Il faut faire des réformes de fond", réclament des soignants lyonnais après les annonces de la ministre de la Santé
Au lendemain de la journée de manifestations de mardi, Brigitte Bourguignon a notamment annoncé le doublement de la rémunération des heures supplémentaires.
À l'hôpital Lyon Sud, les banderoles de la journée de grève et de manifestations de mardi sont toujours visibles, jeudi 9 juin, et les personnels sceptiques sur les annonces de la ministre de la Santé. "C'est brasse-bouillon, pour moi, on brasse dans le vide", résume Franck, technicien de laboratoire.
Cet été, ses heures supplémentaires lui rapporteront deux fois plus, Brigitte Bourguignon ayant promis de réactiver, pour la période estivale, le doublement de la rémunération des heures supplémentaires du personnel non médical et du temps de travail additionnel des médecins. "C'est une nouvelle intéressante du côté pécuniaire, rétorque-t-il, mais ça ne cache pas le fait qu'il faut faire des réformes de fond et que l'hôpital est complètement débordé et asphyxié. Je crois que ce n'est que le début de certaines discussions qui vont continuer, je pense", insiste Franck.
"Après le Covid, on y a cru aussi. Il y a eu des gestes, des revalorisations, des choses comme ça. Mais en fait, ce n'est pas le fond du problème en fait."
Franck, technicien de laboratoire là l'hôpital Lyon Sudà franceinfo
La ministre a également annoncé "un dispositif exceptionnel" pour que les élèves aide-soignants et infirmiers qui ont terminé leur formation initiale puisse commencer à travailler sans attendre la remise officielle de leur diplôme. Cet élève aide-soignant, que nous rencontrons à Lyon Sud, espère une rémunération estivale : "Ça sera forcément rémunéré parce que là, je travaillerai. Par contre, je ne travaillerai pas en tant qu'aide-soignant, je travaillerai en tant que 'faisant fonction'. Je travaillerai comme aide-soignant, sans avoir le diplôme encore, avec les rémunérations, comme ça avait été conclu, ça avait été dit. Apparemment, c'est écrit", indique-t-il.
Malgré ces mesures financières, tous les soignants le disent : sans nouveau lit et sans embauche, l'hôpital ne tiendra pas. "Le bateau coule et Mme Bourguignon nous fournit un verre pour écoper", avait dénoncé mercredi sur franceinfo, Thierry Amouroux, porte-parole du Syndicat National des Professionnels Infirmiers. "Où sont les efforts importants pour changer la nature même du travail actuellement dans les hôpitaux publics, à savoir la souffrance qui est liée au fait de mal faire son travail et de maltraiter les patients ?", interrogeait de son côté François Salachas, neurologue à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris et membre du collectif inter-hôpitaux.
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