Tous les infirmiers des urgences de nuit de l'hôpital de Besançon placés en arrêt maladie pour épuisement professionnel
Sept infirmiers et infirmières ont été arrêtés par leur médecin pour épuisement professionnel, alors que le service des urgences est en grève.
Les infirmiers et infirmières de nuit du CHU de Besançon (Doubs) ont été placés en arrêt maladie pour épuisement professionnel, lundi 24 juin. "On n'arrive plus à faire face. C'est une situation qui n'est pas tenable", témoigne Thibaud, infirmier de nuit au service d’accueil des urgences adultes du CHU, et lui-même placé en arrêt maladie par un médecin.
En arrêt avant de commettre de "graves erreurs"
Un poste de nuit a été récemment supprimé aux urgences du CHU, touchées par une grève depuis plusieurs semaines. "On se retrouve tout seul, sans aide-soignant, sans collègue, pour s'occuper de dix box de soins. C'est une situation qui n'est pas tenable, explique Thibaud. On a une augmentation du nombre de patients et les effectifs ne suivent pas. Le service n'a jamais été réorganisé depuis de nombreuses années et on n'arrive plus à faire face." La direction répond qu'elle "n'a pas les moyens" pour arranger les choses, assure Thibaud.
"Personne ne répond aux signaux d'alerte, aux problèmes d'organisation et d'effectifs, confie l'infirmier sur franceinfo. Tous ces problèmes nous ont poussé à un épuisement professionnel et à nous mettre en arrêt avant de commettre de graves erreurs."
Des arrêts de travail de sept à 15 jours
Les infirmiers des urgences ont été remplacés par des collègues d'autres services, explique France Bleu Besançon. Selon Thibaud, il faudrait "un investissement massif dans les services d'urgence" pour que la situation s'améliore, "et pas seulement un investissement dérisoire comme nous l'a proposé madame la ministre." Soit 70 millions d'euros pour financer des primes. "Ce n'est absolument pas suffisant et ce n'est pas la prime aux agents qui réglera le problème", a insisté Thibaud.
Sur les sept infirmiers et infirmières de nuit du CHU de Besançon, deux ont été arrêtés pour une durée de sept jours, et cinq pour une durée de 15 jours. "Un épuisement moral et physique comme celui-là, on ne s'en remet pas en quelques jours, explique Thibaud. Il faut du repos et essayer de revenir dans de meilleures conditions avec d'autres objectifs, en espérant être écouté."
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