"En général, on compte les grévistes sur les doigts d’une main" : les enseignants mobilisés contre la réforme des retraites
Beaucoup d’enseignants sont convaincus qu'ils seront les grands perdants de la réforme des retraites.
La salle des profs risque d’être une nouvelle fois bien vide dans de nombreux établissements scolaires. Laetitia, Laurence et Jean-Louis sont enseignants au lycée Diderot, dans l'est de Paris. Ils l’assurent, ils vont retourner dans la rue mardi 10 décembre pour la nouvelle journée de mobilisation interprofessionnelle contre la réforme des retraites. "On était 70% de grévistes jeudi et on est très déterminés à être aussi nombreux mardi. En général, on compte les grévistes sur les doigts d’une main, c’est complètement inédit", confie une des enseignantes. "Depuis quatre ans, c’est la première fois que je vois autant de monde à la fois aux assemblées générales et dans les manifestations", affirme Jean-Louis.
Et si une bonne partie des professeurs de ce lycée parisien ont repris le travail en début de semaine, c'est pour mieux relancer le mouvement ensuite, car ils s'organisent pour une grève longue. "On interrompt la grève un jour ou deux dans la semaine puis on reprend la grève", décrit une enseignante.
Les collègues sont assez déterminés pour perdre plusieurs jours ce mois-ci
une enseignanteà franceinfo
Une grève tournante ou perlée pour pouvoir durer, malgré les propos de Jean-Michel Blanquer qui se veut rassurant. Le ministre de l’Éducation répète que les pensions des professeurs ne baisseront pas, qu'au contraire cette réforme est l'occasion d'une revalorisation inédite des salaires. Il assure être prêt à inscrire ces engagements dans la loi. "Quand bien même ils le mettraient dans une loi, une loi ça se change. À un moment, il y aura un autre gouvernement. Qu’est-ce qui l’empêchera de revenir sur les engagements du ministre et du gouvernement actuel ?", critique Jean-Louis, décidé à tenir longtemps le plus longtemps possible même si le gouvernement veut jouer la montre.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.