Tarifs des consultations médicales : l'Assurance maladie critique vivement un syndicat de médecins, jugé "irresponsable"
"L'appel au déconventionnement est irresponsable", a déclaré lundi 27 février sur franceinfo Thomas Fatôme, directeur général de la Caisse nationale d'Assurance maladie (Cnam). Alors que la branche de la Sécurité sociale et les syndicats des médecins libéraux n'ont pas trouvé d'accord pour réévaluer le tarif des consultations médicales, Jérôme Marty, à la tête de l'Union française pour une médecine libre (UFML), avait annoncé qu'il y a "aujourd'hui des milliers de médecins qui commencent à regarder le déconventionnement comme une solution."
"Je note que ce syndicat a été dans les négociations et maintenant promeut un système hors convention", dénonce Thomas Fatôme. "Je sais que l'immense majorité des médecins sont attachés à l'Assurance maladie, parce qu'ils savent que c'est la garantie pour leurs patients d'avoir leurs soins pris en charge", affirme le directeur général de l'organisme public.
"Quand un patient n'a pas d'argent, que va-t-on lui proposer ? Des tarifs différents ? Ça va dépendre de sa complémentaire santé, pour aller chez le généraliste ? Je ne crois pas que ce soit ce que veulent les médecins"
Thomas Fatômeà franceinfo
L'Assurance maladie avait proposé, en vain, de porter la consultation de base à 26,50 euros et à 30 euros pour celles et ceux qui accepteraient d’augmenter leur offre de soins. Les syndicats de médecins représentatifs ont jusqu’à mardi 28 février, minuit, pour signer ou non la nouvelle convention médicale.
"L'issue la plus probable, en effet, c'est que ces négociations n'aboutissent pas", confirme Thomas Fatôme, alors que les refus se succèdent et que le ministre de la Santé lui-même s'est montré très pessimiste, au micro de France Inter. Pour le directeur général de l'Assurance maladie, c'est "une occasion manquée".
Faute d'accord d'au moins un syndicat représentant au minimum 30 % des voix aux dernières élections, la nouvelle convention médicale ne pourra pas être adoptée. L'Assurance maladie s'en remettra alors à Annick Morel pour écrire une nouvelle convention. Cette ex-inspectrice générale des Affaires sociales aura trois mois pour proposer un nouveau texte qui, s'il est validé par le ministre de la Santé, s'imposera à tout le monde pendant "au moins deux ans".
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