Grève contre la réforme des retraites : la mobilisation des avocats est "extrêmement forte", affirme le Conseil national des barreaux
Les négociations sur le projet de réforme des retraites doivent reprendre mardi entre les syndicats et le gouvernement.
Ce qu'il faut savoir
Une semaine cruciale s'ouvre. Après plus d'un mois de grève contre la réforme des retraites, Emmanuel Macron a réuni, lundi 6 janvier, le premier Conseil des ministres de 2020, avant la reprise, mardi, des négociations avec les syndicats en colère et deux journées de manifestations, jeudi et samedi. Le mouvement de grève s'est étendu à une nouvelle profession lundi : les avocats. "La mobilisation est extrêmement forte. Partout, l'ordre de grève est voté à une très large majorité", a affirmé la présidente du Conseil national des barreaux (CNB) lundi en fin de journée.
Le gouvernement a fait sa rentrée. Face à ses ministres, Emmanuel Macron n'a pas changé son discours sur ce projet de réforme, réitérant un certain nombre de principes, selon la porte-parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye : "Une exigence d'universalité, qui emporte avec elle la fin des régimes spéciaux, mais également le besoin qu'il y ait une prise en compte des tâches difficiles et risquées". Le président a aussi, selon elle, "rappelé l'importance de l'équilibre financier du système". Le Premier ministre Edouard Philippe a annoncé sur son compte Twitter qu'il serait mardi matin sur l'antenne de RTL "pour faire le point sur la réforme des retraites".
Les transports resteront perturbés mardi. La RATP annonce qu'aucune ligne ne sera totalement fermée mardi, comme lundi, mais l'offre se concentrera sur les heures de pointe, à l'exception des lignes automatiques. La SNCF, elle, annonce notamment trois TGV sur quatre et six TER sur dix pour mardi. Lundi, la mobilisation a stagné dans l'entreprise, mais elle est repartie à la hausse chez les conducteurs. Le président de la SNCF, Jean-Pierre Farandou, a annoncé que l'entreprise avait "perdu 600 millions d'euros" en un mois de mouvement.
Les avocats durcissent leur mouvement. Déterminés à défendre leur régime autonome, les représentants des avocats avaient appelé à durcir la grève dans les tribunaux. "Il n'y a pas de tribunal bloqué" physiquement, a souligné la présidente du Conseil national des barreaux, Christiane Féral-Schuhl, mais une "grève dure et totale" jusqu'à dimanche a notamment été votée à Lyon, Bordeaux ou encore en Corse.
Reprise des négociations mardi. Après la pause des fêtes, les discussions entre le gouvernement et les partenaires sociaux doivent reprendre mardi. Les ministres du Travail et de la Santé, Muriel Pénicaud et Agnès Buzyn, ainsi que les secrétaires d'Etat chargés des Retraites et des Comptes publics, Laurent Pietraszewski et Olivier Dussopt, débuteront cette concertation avec les organisations syndicales et patronales. Lundi, Sibeth Ndiaye a affirmé que le gouvernement "prend note avec intérêt" de la proposition de Laurent Berger, leader de la CFDT, d'organiser une "conférence de financement" des retraites, tout en rappelant que "séparer la question du financement" du reste de la réforme "n'est pas la feuille de route du président de la République".
Deux journées d'action. A l'appel de l'intersyndicale CGT, FO, CFE-CGC, Solidaires et FSU, deux journées de manifestations interprofessionnelles et de grèves sont prévues jeudi 9 et samedi 11 janvier. Pour la mobilisation de jeudi, Thierry Defresne, délégué syndical central chez Total, a brandi la menace d'un arrêt de production dans les raffineries. La Fédération nationale des ports et docks CGT a, de son côté, appelé à "arrêter le travail pendant 24 heures" dans une "opération ports morts" ce même jour.