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Réforme des retraites : pourquoi la semaine s'annonce décisive pour le gouvernement

Après un mois de grève, Emmanuel Macron réunit lundi le premier Conseil des ministres de 2020, ouvrant une semaine-clé pour le dossier de la réforme des retraites.

Article rédigé par franceinfo
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La ministre de la Santé, Agnès Buzyn, le Premier ministre, Edouard Philippe, et le Haut-Commissaire à la réforme des retraites, Laurent Pietraszewski, lors d'une conférence de presse à Paris, le 19 décembre 2019. (MARTIN BUREAU / AFP)

Une rentrée sous tension. Le premier Conseil des ministres de 2020 aura lieu à l'Elysée, lundi 6 janvier, avec un dossier brûlant au menu : la réforme des retraites. Emmanuel Macron et le gouvernement d'Edouard Philippe devront déterminer leur stratégie pour trouver une issue au conflit social, après un mois de grève qui a notamment paralysé les transports. Franceinfo vous explique pourquoi la semaine s'annonce chargée pour l'exécutif.

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Parce que la CFDT est sortie de son silence

Premier temps fort de la semaine : l'intervention de Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, dans le "20 Heures" de France 2, dimanche 5 janvier. Favorable à la retraite par points depuis 2010, le syndicat dit "réformiste" aurait pu être un allié du gouvernement, jusqu'à ce que la décision d'introduire l'âge pivot à 64 ans pousse l'organisation dans le camp des grévistes. Laurent Berger a fait du retrait de cette mesure un critère non négociable mais il pourrait aussi être sensible à des concessions de l'exécutif sur la pénibilité, souligne La Croix. Son intervention était donc très attendue.

Sur France 2, Laurent Berger n'a pas montré de signe d'inflexion. Il a estimé que l'âge pivot était une "mesure injuste" et "inutile". "La CFDT va lancer une pétition contre l'âge pivot et on appellera peut-être à se mobiliser", a-t-il ajouté. "Ce qu'il faut, c'est présenter un système universel et la question du financement doit être confiée à une conférence, c'est la proposition de la CFDT", a exposé Laurent Berger.

Il a par ailleurs indiqué que la CFDT, qui avait appelé à manifester le 17 décembre, déciderait "lundi" si elle se mobilisera le samedi 11 janvier comme l'intersyndicale (FO, CGT, Solidaires, FSU, CFE-CGC) des opposants qui demandent le retrait du projet a déjà prévu de le faire.

Parce que la grève dans les transports risque de se durcir à nouveau

La RATP et la SNCF se sont réjouies d'une légère amélioration dans les transports, la semaine du 30 décembre. Mais la mobilisation contre la réforme des retraites va reprendre à la rentrée. "Je peux déjà vous dire que ça va être quelque chose, une fois que la période des fêtes sera terminée, promet le cosecrétaire du syndicat Solidaires RATP François-Xavier Arouls, interrogé par franceinfo. Il y aura de nouvelles AG dès lundi et elles seront très garnies. Pour nous, le mot d'ordre, c'est toujours le retrait du projet."

Parce que de nouvelles actions sont prévues

Plusieurs journées d'action ont déjà été annoncées pour la rentrée. Des appels à la grève ont été lancés pour la journée de lundi, "notamment par les avocats, le 2e syndicat de pilotes d'Air France et des fédérations d'infirmiers et de kinésithérapeutes", note BFMTV. La fédération CGT de la chimie a promis un durcissement des blocages des installations pétrolières (raffineries, terminaux pétroliers et dépôts) pendant 96 heures, à partir de mardi.

Deux journées de manifestations interprofessionnelles et de grèves sont en outre prévues jeudi 9 et samedi 11 janvier, à l'appel de l'intersyndicale CGT, FO, CFE-CGC, Solidaires et FSU. Pour la mobilisation de jeudi, Thierry Defresne, délégué syndical central chez Total, a brandi la menace d'un arrêt de production dans les raffineries. La Fédération nationale des ports et docks CGT a, de son côté, appelé à "arrêter le travail pendant 24 heures" dans une "opération ports morts" le 9 janvier.

Parce que les négociations vont reprendre

Après la pause des fêtes de fin d'année, les discussions entre le gouvernement et les partenaires sociaux doivent reprendre mardi 7 janvier. Édouard Philippe, enjoint par le chef de l'État le 31 décembre à trouver un "compromis rapide" avec "les syndicats qui le veulent", a déjà convoqué vendredi plusieurs des ministres concernés. Une réunion impromptue pour faire le point sur la situation dans les transports et l'avancée des "négociations".

Mardi, les ministres du Travail et de la Santé, Muriel Pénicaud et Agnès Buzyn, ainsi que les secrétaires d'Etat chargés des Retraites et des Comptes publics, Laurent Pietraszewski et Olivier Dussopt, débuteront cette concertation avec les organisations syndicales et patronales.

L'exécutif prévoit de concentrer la réunion sur "quatre objectifs", d'après un communiqué de Matignon : "partager les impacts sur l'évolution des seuils relatifs à la pénibilité", "renforcer les actions (...) de prévention de la pénibilité", "construire des dispositifs de reconversion pour les salariés exposés longtemps à la pénibilité" et "le maintien dans l'emploi des seniors"Les négociations se poursuivront tout au long du mois de janvier.

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