: Vidéo Retraites : "La CGT va participer aux négociations" mais n'a entendu aucun signe d'ouverture, indique Philippe Martinez sur France Inter
"Le seul signe d'ouverture qu'on aurait voulu entendre c'est 'on arrête tout et on met de l'argent'", a déclaré le secrétaire général de la CGT sur France Inter.
Au 34e jour de grève contre la réforme des retraites, les discussions reprennent mardi 7 janvier entre le gouvernement et les syndicats. Quelques heures avant ces retrouvailles, le Premier ministre Édouard Philippe a ouvert la porte à une "conférence de financement", proposée par le patron de la CFDT, Laurent Berger en annonçant qu'il proposera dans la matinée un calendrier aux partenaires sociaux.
>> Grève du 7 janvier : suivez notre direct sur la réforme des retraites
La CGT sera aux deux rendez-vous, a confirmé mardi sur France Inter son secrétaire général, Philippe Martinez. Il signale cependant n'avoir entendu aucun signe d'ouverture de la part du Premier ministre. "Le seul signe d'ouverture qu'on aurait voulu entendre c’est : 'on arrête tout' et on met de l'argent pour financer la sécurité sociale", a-t-il indiqué.
Le leader de la CGT a toutefois annoncé qu'il participera à la conférence de financement sur le système de retraites si elle avait lieu. "Nous demandons depuis longtemps à ce qu'on revoit la part des richesses françaises consacrées à la vie des gens, donc évidemment, on ne va pas refuser [d'y participer]. Mais si c'est pour nous demander de faire encore des économies, on va poser le problème autrement", a-t-il prévenu.
"Qui est obtus et bloqué ? C'est le gouvernement !"
"Le compromis, c'est améliorer le système actuel ! C'est clair ça !", a jugé Philippe Martinez alors que la grève dure désormais depuis 34 jours.
Le président et le Premier ministre ont une position dogmatique en disant qu'il faut travailler plus longtemps, et qu'il n'y a plus d'argent : nous le contestons.
Philippe Martinez, secrétaire général de la CGTà France Inter
Interrogé sur la longueur record de la grève dans les transports en commun, qui pénalise les Franciliens - essentiellement - dans leurs déplacements quotidiens, Philippe Martinez a renvoyé la responsabilité du blocage au gouvernement : "Pourquoi ce serait à nous d'assumer ? Qui est obtus et bloqué ? C'est le gouvernement ! Il y a eu deux ans et demi de discussions, on ne peut pas dire qu'on a appelé tout de suite à la grève. Qui a décidé d'avancer le calendrier et de faire cette réforme avant la grève ? C'est le gouvernement ! Toutes les grèves gênent un certain nombre d’usagers, et on en est bien conscients".
"Vous êtes chiants" avec vos grèves "mais on vous soutient"
"On vit pas en dehors du monde, moi je croise des usagers. En général ils me disent 'vous êtes chiants avec vos grèves, mais on vous soutient, vous avez raison', c'est ça que révèlent d'ailleurs les sondages", a affirmé Philippe Martinez, en référence aux enquêtes d'opinion qui indiquent toutes que le soutien à la grève est encore majoritaire, après plus d'un mois de mouvement social.
Alors qu'Édouard Philippe a annoncé que les forces de l'ordre seraient mobilisées pour empêcher d’éventuels blocages - illégaux - de dépôts de carburants, le leader de la CGT s'est contenté de rappeler que son syndicat appelait "à faire grève", et n'a pas explicitement appelé aux blocages. "La CGT appelle à faire grève, le 9, le 10, le 11, et dans les raffineries à partir d'aujourd'hui. Après il y a des piquets de grève. Mais quand il y a grève, eh bien il y a des perturbations, y compris dans cette belle maison [un mouvement social encore plus long est en cours à Radio France contre le projet de départs volontaires voulu par la présidente Sybile Veil]. Il y a des émissions qui ne passent plus", a pointé Philippe Martinez.
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