Grève du 7 janvier : FO et Solidaires boycottent une réunion avec deux ministres, la CFDT et l'Unsa demandent le retrait de l'âge pivot d'ici vendredi
Edouard Philippe a annoncé une réunion vendredi réunissant les partenaires sociaux à Matignon pour discuter de cette proposition de la CFDT.
Ce qu'il faut savoir
Alors que la grève contre le projet de réforme des retraites se poursuit, les négociations ont repris, mardi 7 janvier. Mais deux syndicats de fonctionnaires, FO et Solidaires, respectivement troisième et cinquième syndicats du secteur, ont annoncé qu'ils boycottaient une réunion sur la pénibilité organisée dans l'après-midi avec les secrétaires d'Etat Laurent Pietraszewski et Olivier Dussopt. "Pas question de discuter de pénibilité ou de tout autre paramètre dans le cadre d'un régime universel à points dont on demande le retrait", a notamment justifié un responsable de FO, Christian Grolier.
En fin de matinée, Edouard Philippe a annoncé que les partenaires sociaux seraient réunis à Matignon vendredi pour discuter de la conférence de financement suggérée par la CFDT. Plus tôt, sur RTL, il a notamment déclaré n'être "fermé sur aucune modalité" concernant l'âge pivot. En fin de matinée, Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, a averti : "Si l'objectif de la réunion de vendredi est de recycler ou d'adapter l'âge pivot, la réponse est 'non'". Son homologue de l'Unsa, Laurent Escure, a dit espérer "que vendredi on aura une réponse définitive", laissant au gouvernement "trois jours" pour décider.
Le mouvement se durcit dans les raffineries. "Sept raffineries sur huit sont en grève", assure à franceinfo Emmanuel Lépine, secrétaire général de la fédération CGT de la Chimie. Le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, a assuré que le syndicat n'appelait pas au blocage des raffineries et dépôts pétroliers, mais à "faire la grève".
Discussions sur l'âge pivot. Une porte semble s'entrouvrir, en particulier pour trouver un compromis sur cette disposition, devenue le principal point de blocage entre le gouvernement et la CFDT, le syndicat le plus favorable à la philosophie de la réforme. Bruno Le Maire, ministre de l'Economie, a dit "banco" à l'organisation de la "conférence de financement" proposée par Laurent Berger. "Une bonne idée", a également estimé le Premier ministre mardi matin. Le secrétaire général de la CFDT souhaite que l'aspect budgétaire de la réforme soit dissocié des mesures structurelles visant à mettre en place un système universel.
Les trains toujours perturbés. Trois TGV sur quatre devraient circuler, avec un trafic normal entre Paris et Lille et quasi normal vers Lyon et Marseille. Six TER sur dix devraient circuler (y compris des cars de remplacement) et deux Intercités sur cinq, estime la SNCF, qui parle d'un "trafic nettement amélioré pour TGV Inoui, Ouigo et Intercités cette semaine". Mais l'horizon est loin d'être dégagé : l'Unsa ferroviaire, deuxième syndicat, a scellé lundi la fin de sa trêve car "toutes (ses) revendications n'ont pas encore été satisfaites", notamment sur la pénibilité. Selon l'entreprise, le taux de grévistes à la SNCF est en légère hausse mardi, à 6,6%, mais baisse chez les contrôleurs, à 35,3%.
Légère amélioration du trafic pour les Franciliens. A la RATP, le service sera "proche" de celui de lundi. Seul le trafic des lignes automatisées 1 et 14 sera normal. Les quatorze autres lignes fonctionneront partiellement, le service n'y sera pas assuré toute la journée et des stations seront fermées.
Deux journées d'action, jeudi et samedi. Deux grandes journées d'action sont prévues. D'abord jeudi 9 janvier, avec un appel de l'intersyndicale (CGT, FO, CFE-CGC, Solidaires, FSU) à une journée interprofessionnelle de manifestations et de grèves. Puis samedi 11 janvier, avec un appel à manifester dans tout le pays, lancé vendredi par la même intersyndicale. La CFDT, qui n'en fait pas partie, sera tout de même "mobilisée" en régions à cette date, a annoncé Laurent Berger mardi.