: Reportage "Oudéa, casse-toi" : à Paris, la nouvelle ministre de l'Education nationale visée par les slogans de la manifestation des enseignants
Partout en France, les enseignants ont manifesté, jeudi 1er février. Les revendications sont nombreuses : salaires, conditions de travail, recrutement de profs, nombre d'élèves par classe... Dans le cortège parisien, toute la colère des enseignants est cristallisée autour de la nouvelle ministre de l'Education, Amélie Oudéa-Castera.
"Oudéa, casse-toi", "l'argent public à l'école publique", "Oudéa-Castéra, médaille d'or du mépris"... Les slogans visaient directement la ministre, surtout après ses propos polémiques sur l'école publique. Guislaine David est cosecrétaire générale du SNUipp-FSU, syndicat majoritaire du 1er degré : "Quand on porte l'école à bout de bras, quand on a des effectifs chargés, quand il faut assurer parce qu'un enseignant est absent et qu'on répartit les élèves, avec des effectifs à 30/32/33 élèves... On n'arrive pas à faire correctement notre métier."
La création des groupes de niveau mise en cause
La cosecrétaire générale du Snuipp-FSU dénonce aussi la dégradation de l'environnement de travail : "Parfois on a aussi des salles de classe qui ne sont pas en bon état. On voit bien que l'Education nationale, le service public, est dégradée. Et en face on a une ministre qui nous dit préférer l'école privée. Elle met elle-même ses enfants à l'école privée. Donc ça, c'est quelque chose qui a vraiment choqué les enseignants." Les syndicats demandent une ministre de plein exercice, pour l'instant, Amélie Oudéa-Castéra est aussi en charge des sports et des Jeux Olympiques.
Autre raison de la colère, la création de groupe de niveau, une mesure découlant du "choc des savoirs", présenté par Gabriel Attal, quand il était encore ministre de l'éducation. Nicolas, professeur de mathématiques à Paris : "Former des groupes de niveau ça veut dire étiqueter des élèves dès la 6e. A priori en fonctionnant comme ça, on fera en sorte que ces élèves-là n'évoluent pas suffisamment et donc l'écart entre les plus forts et les plus faibles va s'accentuer."
Les infirmiers scolaires demandent la création de 15 000 postes
Également dans le cortège, les infirmiers scolaires. Le Premier ministre leur a promis une prime de 800 euros net. Pour Violane Mangin, infirmière de l'éducation nationale, ce n'est pas assez : "On a un manque à gagner de 1 000 euros par rapport à nos collègues de l'hospitalière. Donc ça comble un petit peu mais c'est loin d'être suffisant. Nous, au Snics-FSU, on demande une création de 15 000 postes infirmiers. Actuellement il y a une infirmière pour 1 700 élèves, ce qui est loin d'être suffisant, surtout au vu des besoins des élèves qui augmentent." La revendication majeure des enseignants, aujourd'hui, c'est une hausse de salaire : 300 euros de plus par mois, sans contrepartie.
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