Henri Proglio a été désigné lundi par le conseil d'administration d'EDF pour devenir son nouveau patron
La nomination doit maintenant être officialisée par un décret du président de la République en Conseil des ministres ce qui devrait intervenir mercredi.
M. Proglio, qui succède à Pierre Gadonneix, a dévoilé au journal Les Echos, ses priorités.
Souhaitant que le groupe public redevienne chef de file de la filière nucléaire française et qu'il élargisse sa gamme de produits, Henri Proglio réaffirme sa volonté d'amorcer un rapprochement entre EDF et son ancien groupe Véolia.
"EDF est une administration cotée qui va devenir une entreprise", promet-il, lors d'un entretien aux Echos publié lundi.
"Il faut que toute la filière (nucléaire, ndrl) se range derrière EDF", réaffirme le nouveau président de l'entreprise publique. Areva et EDF se disputent depuis plusieurs années le leadership du nucléaire français.
Le 18 novembre, M. Proglio avait déjà souhaité qu'EDF redevienne le chef de file de la filière nucléaire française et préconisé une ouverture du capital de la filiale de réacteurs d'Areva , qui selon lui doit redevenir un "sous-traitant important". La ministre de l'Economie Christine Lagarde l'avait alors rappelé à l'ordre en estimant qu'il aurait déjà beaucoup à faire et qu'il fallait mieux que "chacun s'occupe de ses dossiers".
"Je n'ai pas l'habitude du politiquement correct", a réagi M. Proglio. "On voit bien que dans la configuration actuelle, la filière nucléaire ne fonctionne pas", a-t-il jugé, déplorant qu'on ait créé "une certaine pagaille" dans le secteur "en dispersant les compétences".
Selon lui, il faut donc qu'EDF reprenne la main et élargisse sa gamme de produits. "Connaissez-vous beaucoup d'entreprises disposant d'un seul produit en catalogue?", a souligné le nouveau patron. "Il y avait bien Ford et sa Ford T. Mais c'était il y a 100 ans et lui au moins savait la construire et la vendre", a-t-il ironisé, faisant allusion aux retards accumulés par EDF dans la construction du réacteur de troisième génération EPR.
Son prédécesseur, Pierre Gadonneix, estimait pour sa part samedi dans Le Journal du Dimanche qu'"EDF faisait déjà figure de chef de file". "Partout dans le monde, les dirigeants des pays que j'ai rencontrés nous perçoivent comme le leader du nucléaire",
indiquait M. Gadonneix, poursuivant : "Nous avons toujours travaillé main dans la main avec Areva, comme avec Alstom,
Bouygues ou Vinci. Tout le monde attend qu'il y ait une forte cohérence entre nous".
Selon lui, la question de l'augmentation des tarifs de l'électricité, qui lui avait valu des critiques du gouvernement, "cette question va se reposer". Il avait demandé en juillet une hausse de 20% des tarifs de l'électricité en France, afin de financer les investissements du groupe.
"Je pense qu'il faut pouvoir intégrer la vérité des coûts d'un côté et de l'autre répondre aux attentes des clients les plus fragiles par des mesures tarifaires adaptées", a-t-il poursuivi.
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