Crise immobilière : "Le secteur est bloqué", déplore la PDG de Nexity
Le secteur du logement "est bloqué", déplore Véronique Bédague, PDG de Nexity, sur franceinfo lundi 29 janvier. "Avec la hausse des taux d’intérêts, la baisse très forte des prix immobiliers, près de 50 % en deux ans", les réservations de logements ont baissé d'"à peu près 50%, les transactions dans l'ancien de 20%". Pour souligner à quel point "tous les voyants sont au rouge", la patronne du premier groupe d’immobilier français ajoute que dans "les agences immobilières il y a deux fois plus de demandes de locations et 20 % de moins d'offres locatives".
Véronique Bédague cite également les chiffres communiqués en ce début d’année par l'Union sociale pour l'habitat (USH) : le nombre de ménages en attente d'un logement social a atteint 2,6 millions en 2023, un chiffre record en hausse de 7,5%, tandis que le nombre d'agréments est "à son pire niveau depuis 2005".
"Laisser le logement dans l'état dans lequel il est aujourd’hui, c'est contribuer au blocage de la société" car avec cette crise du logement, "les parcours des Français sont gelés", alerte la PDG de Nexity. Elle rappelle que des étudiants "ont renoncé à leur école parce qu'ils ne trouvaient pas de logement", que cela a "évidemment des incidences sur l'emploi" et aussi sur la natalité alors qu'Emmanuel Macron a annoncé des mesures pour le "réarmement démographique de la France". "La capacité à avoir un logement plus grand est un élément absolument déterminant sur notre envie ou notre capacité d'avoir des enfants", défend Véronique Bédague.
Le moment de retourner au marché de l'immobilier
Elle assure que "tout le secteur essaie de se reprendre pour redonner l'idée aux Français que c'est sans doute le moment de retourner sur le marché de l'immobilier". Selon Véronique Bédague, "les banques veulent prêter à nouveau" et l'entreprise Nexity "fait un effort très important sur les prix". La PDG du premier groupe d’immobilier français appelle par ailleurs "à faire deux pas en arrière, et regarder le rendement de l'investissement en logement de façon globale". Pour Véronique Bédague c'est un investissement "extrêmement fiscalisé".
Sans ces mesures, "cela va commencer à taper dur pour les entreprises du BTP". Elle souligne que "le marché s'est effondré de l'ordre de 40 à 50% en deux ans". Olivier Salleron, président de la Fédération française du bâtiment, alerte également : "Nous avons déjà perdu 8 000 salariés fin 2023 et nous prévoyons une récession de 5% en 2024", déclare-t-il lundi. Il prévoit 300 000 pertes d'emploi en 2025.
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