Hausse des loyers à Paris : "C’est une étude à charge", dénonce l’Union des propriétaires immobiliers
Le directeur de l'Union nationale des propriétaires immobiliers conteste mercredi sur franceinfo la qualité scientifique de l’étude de la CLCV dénonçant la hausse des loyers parisiens depuis huit mois.
"C’est une étude à charge parce qu’on sait que la CLCV est pro-encadrement des loyers", a dénoncé mercredi 18 juillet sur franceinfo Pierre Hautus, directeur de l'Union nationale des propriétaires immobiliers (UNPI). Il conteste la qualité scientifique de l’étude de la CLCV dénonçant la hausse des loyers parisiens depuis huit mois. "Ils peuvent orienter leur étude comme ils le souhaitent", a lancé Pierre Hautus. Selon le directeur, l’UNPI, à l’origine de la plainte ayant mené la justice à annuler le dispositif d’encadrement des loyers fin 2017, la seule réponse adéquate est de s’attaquer à l’offre locative notamment en généralisant le conventionnement, un abattement fiscal permettant au propriétaire de proposer "un loyer jusqu’à 30, 40 voire 50% en dessous du prix du marché".
Est-ce que les propriétaires parisiens se sont sentis "pousser des ailes", comme le dénonce la CLCV ?
Pierre Hautus. L’expression est amusante mais j’aimerais voir le fond de cette étude. Elle s’attache à regarder quelles seraient les annonces qui sont conformes à ce que devrait appliquer l’encadrement des loyers. Je rappelle qu’il n’existe plus depuis le mois de novembre dernier. Et à aucun moment, cette étude ne tient compte des montants de loyers réels. On nous parle d’un échantillon de 1 000 annonces, c’est assez peu représentatif, la qualité scientifique de l’étude me paraît contestable. C’est une étude à charge parce qu’on sait que la CLCV est pro-encadrement des loyers. Ils peuvent orienter leur étude comme ils le souhaitent.
Il n’y a pas d’augmentation des prix à Paris ?
On ne sait pas s’il y a une augmentation massive des prix parce qu’il suffit que le loyer soit 10 ou 15 euros au-dessus de ce qu’aurait prévu l’encadrement des loyers pour qu’il rentre dans les fameux 17% de l’étude de la CLCV. Je n’ai pas encore eu l’occasion de regarder le fond de l’étude mais, à mon avis, c’est une analyse partiale de la fin de l’encadrement.
Selon vous, il faut laisser faire le jeu de l’offre et de la demande ?
Pas tout à fait. On peut mener des politiques volontaristes pour créer de l’offre locative. Encadrer les loyers, c’est répondre à une demande assez populiste de dire on bloque les loyers et comme ça tous les locataires d’un territoire peuvent se prévaloir de dire, dans ma commune, je suis certains que mon loyer ne va pas être très élevé. En réalité, les loyers restent toujours élevés à Paris par rapport aux autres grandes villes de France parce qu’on ne se s’est pas attaqué à créer de l’offre locative. On peut s’atteler à créer de l’offre locative intermédiaire ou sociale via le conventionnement. C’est-à-dire que le propriétaire peut s’engager, moyennant un abattement fiscal, à mettre un loyer jusqu’à 30, 40 voire 50 % en dessous du prix du marché. Il faut aussi mener une politique volontariste de dégagement d’offres locatives en mobilisant des logements vacants ou des bureaux.
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