Fin de la trêve hivernale : "On s'attend à ce que des milliers de foyers se retrouvent en procédure d'expulsion", indique la porte-parole du DAL du Haut-Rhin
L'association Droit au Logement s'inquiète des expulsions sans proposition de relogement et a demandé "au gouvernement une année blanche des expulsions locatives et des coupures d'électricité".
"On s'attend, dans les mois à venir, suite à la crise économique, à ce que des milliers de foyers se retrouvent en procédure d'expulsion", s'inquiète sur franceinfo Simone Roesch, porte-parole du DAL (Droit au Logement) du Haut-Rhin, alors que la fin de l'état d'urgence sanitaire marque samedi 11 juillet la fin de la trêve des expulsions locatives.
Fin juin, l'ancien ministre du Logement Julien Denormandie a affirmé que les expulsions ne pourraient pas avoir lieu "sans possibilité de relogement". "Si la circulaire est réellement bien appliquée dans les différents départements, on ne devrait pas expulser les ménages où il n'y a pas de proposition de logement opérationnel, c'est-à-dire disponible", explique Simone Roesch, et "il est prévu d'indemniser les bailleurs si les personnes ne sont pas expulsées".
L'Allemagne et l'Espagne en exemple
Mais la porte-parole du DAL du Haut-Rhin explique avoir "des craintes puisque ce sont des recommandations, donc c'est au bon vouloir de l'application des préfets dans les départements".
Nous serons vigilants pour qu'il n'y ait pas d'expulsions sans logement.
Simone Roesch, porte-parole du Droit au Logement du Haut-Rhinà franceinfo
Simone Roesch explique que dans son département du Haut-Rhin "il y a très peu de possibilités de relogement ou d'hébergement", et "il faudra maintenir des familles dans leur logement actuel afin qu'elles ne se retrouvent pas à la rue". Elle craint aussi que des accédants à la propriété ne puissent plus "payer leur crédit".
"On a demandé au gouvernement une année blanche des expulsions locatives et des coupures d'électricité. Ainsi qu'un moratoire des procédures qui vont venir", indique-t-elle. Simone Roesch cite en exemple des pays comme l'Allemagne et l'Espagne qui ont mis en place des aides, face aux situations d'impayés. En France, "elles sont inexistantes. D'où la demande de la création également d'un fonds garanti pour les impayés de loyers", ajoute la porte-parole du DAL du Haut-Rhin.
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