Hauts-de-Seine : faute de places au Samu social, une centaine de familles se retrouvent sans logement
Depuis début avril, une centaine de familles hébergées par le Samu social des Hauts-de-Seine ont appris qu'elles ne seraient plus prises en charge. Une décision due à l'explosion de demandes d'hébergement d'urgence ces dernières années.
Avec plus de 50% de demandes d'hébergement depuis trois ans, le Samu social est obligé de durcir sa politique d'accueil. Dans les Hauts-de-Seine, ce sont environ 500 personnes qui se retrouvent sans hébergement, parfois obligées de dormir dehors. Les associations ont rédigé une pétition adressée à la préfecture et au Samu social des Hauts-de-Seine sur le site change.org. Elle a été signée par une centaine de personnes.
À Nanterre, Adj a le visage creusé par les cernes. Cet Algérien élève seul ses deux enfants de quatre et huit ans. La petite famille dormait à l'hôtel depuis un an. Mais lundi, ils doivent quitter leur chambre. Ils n'ont pas d'autre solution que de dormir à la rue. Il est sous le choc."C'est un ouragan, une décision qui a chamboulé les enfants."
Ce petit mot, rue, ce sont trois lettres à la signification trop lourde...
Adj, qui a perdu son hébergement au Samu socialà franceinfo
La plupart des familles ont appris qu'elles devaient quitter leur hôtel en appelant le Samu social elles-mêmes. Elles ont eu un délai de deux semaines à un mois.
Des critères stricts
Les enfants de Mounia vont à l'école. Ils sont très touchés par ce départ, selon elle. "Ils ne mangent pas bien, l'assistante du collège me dit que mon fils est perturbé." Fazia a quatre enfants, et a peur d'une autre décision par la suite, pour ceux qui termineront dans la rue : "qu'ils prennent nos enfants."
Le Samu social explique aux familles qu'il faut correspondre à des critères pour bénéficier d’un hébergement d’urgence : être une femme enceinte ou battue, avoir un enfant de moins de trois ans ou lourdement handicapé. Le collectif Citoyens fraternels 92 rassemble plusieurs associations qui accompagnent les familles. Elles leur conseillent parfois des solutions extrêmes pour ne pas être à la rue, comme dormir aux urgences.
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