"On n'a plus aucune place d'hébergement" : la trêve hivernale prend fin et inquiète le Samu social, déjà saturé d'appels
L'état d'urgence sanitaire et ses mesures exceptionnelles, comme la prolongation de la trêve hivernale, prennent fin vendredi. Le gouvernement promet de maintenir les places exceptionnellement ouvertes, "tant que des solutions alternatives ne sont pas trouvées".
"Malheureusement, on n'a pas de place d'hébergement à vous proposer". Héloïse Quinton, écoutante sociale au 115, répète cette phrase à longueur de journée. "C'est très difficile, on n'a plus aucune place d'hébergement. Surtout pour les hommes isolés, je n'ai donné aucune place d'hébergement depuis au moins un mois."
C'est une conséquence de la fin de l'état d'urgence sanitaire, vendredi 10 juillet : la trêve hivernale s'achève également. Elle avait été prolongée du 31 mars au 10 juillet. Au Samu social, à peine midi à l'horloge, et tous les écoutants sont en ligne, selon le tableau d'affluence d'appels. "C'est saturé", déplore Héloïse.
En ce moment, les gens qui essayent de nous joindre ne le peuvent pas. Ça sonne occupé.
Héloïse Quinton, écoutante au 115à franceinfo
Actuellement, les familles doivent attendre jusqu'à 40 minutes pour espérer avoir quelqu'un. Pourtant, plus de 4 500 places ont été ouvertes cette année dans la capitale. Certaines sont prévues pour l'hiver, d'autres en réaction à la crise sanitaire.
Christine Laconde, directrice du Samu social de Paris, salue ces ouvertures, mais doute face à l'objectif de ne remettre personne à la rue. "Des capacités vont nécessairement fermer, lâche-t-elle, parce que c'était un internat scolaire ou une base de loisirs qui avait été transformée en centre d'hébergement, qui va nécessairement revenir à sa vocation touristique, donc le mur est physique. Là où ça ferme, il faut trouver de nouvelles places d'hébergement."
Dans la capitale, le parc locatif est tendu, les nouvelles places difficiles à trouver. Et les appels aux 115, eux, ne faiblissent pas. "On voit chaque jour le nombre de familles qui ont demandé un hébergement et qui sont sans solution, le nombre de femmes aussi qui augmente de façon exponentielle", juge Christine Laconde. Actuellement, 26 000 personnes sont hébergées en urgence à Paris. L'enjeu, comme avant la crise, c'est surtout de trouver un logement durable à ces personnes... et de libérer des chambres temporaires.
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