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Vidéo Il est plus facile d'accéder au logement quand on s'appelle Sébastien que Mohamed

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brut : CNRS logement
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Article rédigé par Brut.
France Télévisions

Kevin Durand, Mohamed Chettouh, Sébastien Petit et Désiré Sambou – des faux candidats – ont répondu à plus de 5 000 annonces locatives en envoyant le même message.

Les chercheurs du département Travail, emploi et politiques publiques (TEPP) du CNRS ont présenté, le 15 décembre, les résultats du projet Dalton. Il s’agit du premier testing réalisé à grande échelle sur l’accès au logement locatif. Il a porté sur les 50 plus grandes aires urbaines de métropole. De faux candidats – Kevin Durand, Mohamed Chettouh, Sébastien Petit ou Désiré Sambou – ont répondu à plus de 5 000 annonces locatives en envoyant le même message : "Madame, Monsieur, l’appartement que vous proposez correspond à ce que je recherche. Serait-il possible de le visiter ? Pour le dossier de location, pouvez-vous me donner la liste des pièces demandées ?" Pourtant, pour 83% des annonces, les réponses ont été différentes.

Des villes plus discriminatoires que d’autres

Les résultats ont révélé que les candidats a priori d’origine maghrébine ont 27% de chance en moins d’avoir une réponse de l’agence, et 45% de chance en moins d’avoir une réponse d’un particulier, que le candidat qui porte un nom à consonance "française". Selon les villes, les discriminations varient. A Perpignan, Limoges ou Avignon, il sera plus difficile pour un candidat d’origine maghrébine d’accéder au logement qu’à Nice, Paris ou Poitiers. 

Ce n’est pas la première fois que la discrimination dans l’accès au logement est pointée du doigt. En 2016, l’agence Laforêt des Lilas (Seine-Saint-Denis) avait été épinglée pour une annonce raciste concernant la sélection des locataires : "Nationalité française obligatoire, pas de Noir (…)." Depuis, la Ville de Paris et les agences ont mis en place une charte pour enrayer les pratiques discriminatoires dans l’accès au logement privé.

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