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Evasion fiscale : l'Autriche et le Luxembourg font de la résistance

A Bruxelles ce mercredi, les dirigeants européens ont tenté de trouver une position commune sur la lutte contre l'évasion fiscale. La levée du secret bancaire était en question. Le Luxembourg et l'Autriche sont réticents. Les Européens souhaitent tout de même parvenir à un accord "avant la fin de l'année".
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Francois Lenoir Reuters)

L'évasion fiscale, au menu du sommet européen de ce
mercredi à Bruxelles,
divise. Le dossier, ajouté récemment à l'ordre du jour, oppose
les pays européens ouverts à l'échange automatique d'informations bancaires et
ceux qui résistent, en l'occurrence l'Autriche et le Luxembourg. Cet échange
automatique est prévu dans une loi européenne de 2003, mais Vienne et Luxembourg
bénéficient de dérogations.

"L'évasion fiscale
est un crime qui peut être commis virtuellement en toute impunité, mais avec
des effets dévastateurs sur la société
", a 
souligné le président du Parlement européen, Martin Schulz, dans son
discours d'ouverture.

Le Royaume-Uni en
donneur de leçon

Le Premier ministre du
Royaume-Uni, David Cameron a plaidé pour l'unité des pays européens en matière
fiscale. "Il faut de la coopération internationale contre l'évasion
fiscale, il faut un échange de données financières entre les pays. Il faut que
les européens soient unis sur cette question
".

Réponse de François
Hollande : "C'est très important que la Grande-Bretagne, qui n'est
pas toujours allante, soit sur cette question, tout à fait décidée à aller de
l'avant
". Pourquoi ce consensus, s'interroge-t-il ? "Parce que
quand il y a des déficits à résorber, quand il y a de la recette fiscale à
trouver, mieux vaut aller chercher celle qui se dissimule, que demander à ceux
qui payent des impôts d'en payer d'avantage
".

Un accord peut-être d'ici la fin de l'année

Dès le début du sommet,
l'Autriche et le Luxembourg ont repoussé toute décision concrète à plus tard.
"D'ici la fin de l'année, je pense que nous aurons l'échange automatique
d'informations et que des règles supplémentaires seront mises en place avec les
pays tiers
" comme la Suisse, a déclaré le chancelier autrichien, Werner
Faymann.

Le Premier ministre
luxembourgeois, Jean-Claude Juncker, a affirmé qu'il était ouvert sur le
dossier mais repousse encore plus l'échéance. "Nous allons abandonner le
secret bancaire et nous diriger vers l'échange automatique d'informations, que
nous voulons introduire le 1er janvier 2015
".

Le président du Conseil de l'UE, Herman Van Rompuy, a annoncé à la fin du sommet qu'il y avait eu "un consensus sur la révision de la directive épargne ", qui devrait étendre l'échange automatique d'informations à d'autres revenus que ceux de l'épargne. "Le Conseil appelle à son adoption avant la fin de l'année ".

François Hollande a quant à lui transmis un message aux fraudeurs. "Ceux qui pensaient échapper à l'impôt en se réfugiant dans des paradis fiscaux doivent comprendre que le temps de l'impunité est terminé ". Interrogé sur la position de l'Autriche et du Luxembourg sur la levée du secret bancaire, le président français a répondu : "Pas aujourd'hui, ça ne serait pas honnête de ma part de le prétendre ".

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