Industrie : au Portugal, un nouvel âge d'or du textile ?
Plusieurs marques françaises de textile ont abandonné les chaînes de confection chinoises pour relocaliser la production au Portugal. La filière, disparue dans les années 2000, décolle à nouveau après avoir changé de modèle.
Dans les boutiques d'habillement, le "made in Portugal" fait son retour. L'une des plus grandes usines du secteur se trouve dans le nord du pays, à Vizela (Portugal). Des dizaines d'ouvrières confectionnent à la chaîne des vêtements pour de grandes marques comme Zara ou Armani. Le Portugal parvient à concurrencer le textile asiatique en raison de ses couts de production, relativement bas. Avec 705 euros nets par mois, les salaires portugais sont parmi les plus bas d'Europe, même s'ils sont bien plus élevés qu'en Chine ou en Inde. "C'est difficile pour être compétitif par rapport à ces marchés. Alors on se concentre sur la rapidité, et la qualité", indique Isabel Carneiro, directrice générale de Polopiqué.
Changement de modèle
Pour produire vite et bien, l'usine maîtrise tous les maillons de la chaine, de la fabrication du fil à la conception des modèles. Résultat, une livraison entre cinq et six semaines selon les modèles, contre six mois en Asie pour produire une collection. Une renaissance pour le textile portugais, qui a failli disparaître au tournant des années 2000. Les usines historiques, écrasées par la concurrence asiatique, faisaient alors faillite. Elles ont depuis changé de modèle : "plus petites" et "plus adaptées", elles s'appuient "sur le savoir-faire traditionnel", explique Jose Manuel Lopes Cordeiro, directeur scientifique du musée du textile à Famalicao (Portugal).
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