Renault : "Nous restons ouverts à toute perspective de consolidation industrielle" assure Bruno Le Maire
L’industrie française, et plus particulièrement le cas de Renault, ainsi que la hausse des tarifs de l’électricité ont été au menu des questions au gouvernement du Sénat, ce jeudi.
"Sans fusion et encore plus en froid avec son partenaire Nissan, Renault n'est-il pas dans une situation plus fragile qu’avant ?" interroge le sénateur Les Indépendants du Nord, Dany Wattebled, lors des questions au gouvernement. Le constructeur automobile Fiat-Chrysler vient en effet de retirer son offre de fusion avec Renault après que le ministre de l’Economie et des Finances ait demandé "quelques jours supplémentaires" pour l’étudier. "Cette offre était-elle une opportunité industrielle pour Renault ? Oui, mais les conditions n'étaient pas toutes réunies pour le succès de cette opération", explique Bruno Le Maire. Le 1er juin, le ministre avait posé quatre conditions : que la fusion se fasse dans le cadre de l’alliance Renault-Nissan, que les emplois industriels soient protégés, que la gouvernance soit garantie et que la future entité participe au projet de batteries électriques lancées avec l’Allemagne. La première condition n’était pas remplie et cela a été dissuasif pour que le mariage soit conclu hier soir, lors de la réunion du conseil d’administration de Renault sur le projet afin d’obtenir le soutien de Nissan. "Nous restons ouverts à toute perspective de consolidation industrielle, mais dans la sérénité et sans précipitation, pour garantir les intérêts industriels de Renault et ceux de la nation française" a toutefois conclu Bruno Le Maire.
Le projet de loi énergie-climat pourrait permettre de "donner un accès plus large à l’électricité, à un coût maîtrisé"
"Le 1er juillet, les prix de l’électricité ont augmenté de près de 6%, une augmentation considérable qui devrait être amplifiée en août prochain", déplore le sénateur RDSE Henri Cabanel. Et de souligner qu’il s’agit d’"une hausse deux fois supérieure aux tarifs d’EDF". "Le gouvernement va-t-il donner pour instruction que la formule de calcul du coût de l’électricité soit modifiée pour protéger les ménages des hausses intempestives ?"
"Le mode de calcul des tarifs régulés de l’électricité est le fruit d’une disposition législative votée en 2010 et confirmée en 2015" a répondu François de Rugy pour signifier qu’il ne fallait pas tenir le gouvernement pour responsable. Le ministre de la Transition écologique et Solidaire a ensuite expliqué que "les prix payés ne paient pas plus que les coûts de production et que cela intègre les coûts de l’électricité vendue en gros sur le marché, qui ont beaucoup augmenté ces deux dernières années, ce qui explique principalement cette hausse". Selon lui, il reste un "levier" : "L’accès régulé à l’électricité nucléaire historique (ARENH), qui est un prix garanti permettant de maîtriser et de ne pas suivre totalement la variation du marché." Un levier qui pourrait être actionné dans le cadre de l’examen du projet de loi relatif à l’énergie et au climat, dont l’un des articles vise à permettre de "donner un accès plus large à cette électricité, à un coût maîtrisé".
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