Rupture du contrat des sous-marins par l'Australie : l'agglomération du Cotentin "sous le choc d'une décision brutale et diplomatique"
"On l'apprend hier soir sans aucun signe précurseur", a dénoncé David Margueritte qui précise que ce n'est pas le "travail exceptionnel de Naval Group" qui est remis en cause.
David Margueritte, président Les Républicains de la communauté d'agglomération du Cotentin et vice-président de la région Normandie, a fait part jeudi 16 septembre sur franceinfo de sa réaction "de tristesse et de colère", après la décision de l'Australie de rompre son contrat passé avec la France pour la livraison de sous-marins conventionnels (non nucléaire) et pour lequel la société du Cotentin Naval Group devait fournir 12 sous-marins. "Naval Group, c'est un fleuron, il fait vivre de nombreuses familles du Cotentin et donc c'est un choc pour le territoire du Cotentin et pour les familles", a-t-il estimé.
"Cela fait 5 ans que le contrat a commencé à être exécuté et les relations ont toujours été jusqu'ici des relations de confiance", a-t-il insisté. Selon lui, la formule de "coup dans le dos" évoquée par Jean-Yves Le Drian, ministre de l'Europe et des Affaires étrangères sur franceinfo, était "appropriée" compte tenu de la "brutalité de la décision". "On l'apprend hier soir sans aucun signe précurseur", a dénoncé David Margueritte. Malgré les polémiques que ce contrat a suscitées en Australie, le président de la communauté d'agglomération du Cotentin a affirmé qu'à "aucun moment, il n'y a eu de la part des autorités australiennes des signaux pouvant remettre en cause le contrat".
Des décisions uniquement diplomatiques
David Margueritte a évoqué les relations "étroites" entretenues avec les Australiens, précisant que des familles australiennes s'étaient déjà installées dans le Cotentin. Selon lui, la raison de ce revirement est uniquement "diplomatique". "Le travail exceptionnel de Naval Group n'est en rien remis en cause par des décisions qui nous échappent", a-t-il tenu à rappeler à l'intention des personnes qui y travaillent. "On a beaucoup d'espoir que les 500 emplois [concernés par ce contrat] puissent être reclassés compte tenu de la dynamique et de la solidité de l'entreprise", a-t-il déclaré avec optimisme. "C'est un choc mais cette dynamique exceptionnelle n'est pas remise en cause."
Le vice-président de la région Normandie dit attendre des explications de la part de l'Australie mais aussi du gouvernement français. "C'est le minimum de ce que l'on doit à ces 500 personnes qui travaillent d'arrache-pied depuis 5 ans et qui méritent mieux qu'une annonce brutale un mercredi soir". Pour David Margueritte cela donne le sentiment que le territoire du Cotentin et les salariés sont "pris en otage dans le cadre d'accords étatiques et de décisions souveraines qui [leur] échappent complètement".
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