Cet article date de plus d'un an.

Alimentation : "L'inflation ne s'arrêtera pas à la porte des magasins parce qu'un distributeur lance son propre panier" anti-inflation, explique un spécialiste de la grande distribution

Après Système U, l'enseigne Carrefour a annoncé dimanche le lancement d'un panier anti-inflation. Il sera composé de 200 produits vendus en moyenne à deux euros, alors qu'il "y a 50 000 produits dans un hypermarché", relativise Olivier Dauvers sur franceinfo.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Un chariot de courses dans un supermarché, en novembre 2022 (photo d'illustration). (MOURAD ALLILI / MAXPPP)

"L'inflation ne s'arrêtera pas à la porte des magasins parce qu'un distributeur a lancé son propre panier" anti-inflation, estime dimanche 5 mars sur franceinfo Olivier Dauvers, journaliste spécialiste de la grande distribution et auteur du blog Le Web Grande Conso. Après Système U, Carrefour va à son tour lancer son propre panier à partir de la mi-mars, comme l'annonce son PDG dans les colonnes du Journal du Dimanche. Il sera composé de 200 produits vendus en moyenne à deux euros, alors qu'il "y a 50 000 produits dans un hypermarché", relativise Olivier Dauvers. Cet expert de la grande distribution voit dans ces opérations une "forme de bataille d'image" : "Quand elles sont confrontées à l'inflation dans laquelle on est aujourd'hui, la meilleure arme des enseignes c'est la communication, pour dire que chez elles on fait plus d'efforts que chez les autres", explique-t-il.

>> "Il n'y aura pas de panier anti-inflation", affirme la présidente de la FNSEA

Oliviers Dauvers juge "dommage" que cela prenne la forme de divers paniers propres à chaque distributeur, plutôt qu'un panier unique décidé par le gouvernement. Cela risque, selon lui, d'engendrer "des dommages collatéraux sur les fournisseurs". "Quand les distributeurs veulent baisser les prix, ils ont deux solutions : ou ils baissent leurs marges, ou ils renégocient avec les fournisseurs ; en général, ils font les deux, voire un peu plus la renégociation", lance le journaliste.

Le spécialiste de la grande distribution revient par ailleurs sur les différentes étapes qui ont mené les enseignes à se lancer dans la course au panier anti-inflation, alors qu'au départ elles "n'étaient pas très chaudes pour se ranger derrière un panier unique", comme initialement proposé par l'exécutif. Olivier Dauvers rappelle également que la présidente du FNSEA, Christiane Lambert, était aussi défavorable à l'idée "car elle redoutait les conséquences que ce panier aurait sur les fournisseurs et les fournisseurs des fournisseurs que sont les agriculteurs". Or les enseignes avaient "trop d'intérêt à cultiver [leur] image prix, à montrer qu'elles sont sur le terrain de la bataille contre l'inflation", elles ont donc décidé de lancer une à une leur propre panier.

"On va connaître en quelques semaines le même niveau d'inflation que celui qu'on a connu en plusieurs mois l'année dernière."

Olivier Dauvers, auteur du blog Le Web Grande Conso

sur franceinfo

Malgré ces paniers anti-inflation, Olivier Dauvers alerte sur un possible "mois de mars rouge". , note le journaliste. Il affirme avoir calculé ce week-end "l'inflation raviolis" et constaté que le prix "des boîtes de raviolis a augmenté de 70% sur un an". Il rappelle que "l''inflation alimentaire est extrêmement douloureuse, surtout pour les consommateurs les plus modestes, pour lesquels la part d'alimentation pèse beaucoup dans les budgets".

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.