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Bouclier tarifaire : Familles rurales demande l'"élargissement" du dispositif "à l'ensemble des énergies"

L'association regrette que la limitation de l'augmentation des prix du gaz et de l'électricité ne s'applique pas également au fioul et au bois. Selon elle, 30% des consommateurs sont "oubliés".

Article rédigé par franceinfo
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Photo d'illustration. (PHILIPPE VACHER / MAXPPP)

Dans les zones rurales, il y a "encore beaucoup de ménages qui se chauffent au fioul. De ce fait, au sein des consommateurs, on a des oubliés du bouclier énergétique", déplore Nadia Ziane, directrice du département consommation de l'association Familles rurales, mercredi 14 septembre sur franceinfo. À quelques heures de la conférence de presse d'Elisabeth Borne "sur la situation énergétique", elle appelle la Première ministre à élargir le bouclier tarifaire - qui gèle actuellemnt les prix du gaz et de l'électricité - au fioul et au bois.

franceinfo : Quel est impact de l'inflation dans les petites villes, les villages et les zones périurbaines que vous représentez ?

Nadia Ziane : Face à l'inflation, on a une situation qui est assez inégalitaire selon les territoires. En milieu rural, on cumule en effet les difficultés. C'est là où on trouve le plus de logements passoires [thermiques]. En plus, les énergies qu'on utilise pour se chauffer, ce n'est pas toujours le gaz et l'électricité. En milieu rural, il y a en effet encore beaucoup de ménages qui se chauffent au fioul. De ce fait, au sein des consommateurs, on a des oubliés du bouclier énergétique. Ils sont 30%, puisque le gaz et l'électricité permet en France de chauffer environ 70% des logements.

Vous souhaiteriez que le bouclier tarifaire soit étendu à ceux qui se chauffent au fioul ?

C'est ce qu'on appelle de nos vœux, mais pas seulement à ceux qui se chauffent au fioul, qui a connu des augmentations monstrueuses l'année dernière, et qui augmente de 133% cette année. On a aussi toutes les personnes qui se chauffent au bois.

Si l'an dernier, on avait essentiellement des gens qui se chauffaient au fioul et qui nous disaient qu'ils n'arrivaient plus à se chauffer, la nouveauté cette année ce sont tous les gens qui ont essayé de se faire livrer du bois et qui n'ont pas pu le faire.

Nadia Ziane (Familles rurales)

à franceinfo

Soit faute de disponibilité de la matière, soit à cause des prix qui ont plus que doublé. La première mesure que doit annoncer Elisabeth Borne tout à l'heure, c'est l'élargissement de ce bouclier tarifaire à l'ensemble des énergies.

La Première ministre doit préciser, lors de sa conférence de presse, les modalités du bouclier tarifaire qui continuera à s'appliquer en 2023. Le gouvernement promet une hausse "contenue" des tarifs du gaz et de l'électricité, d'au moins 10% selon les informations de franceinfo. Est-ce que vous saluez ce geste, ou est-ce que vous trouvez que c'est toujours trop ?

Il ne faut pas toujours le verre à moitié vide. Il aurait été catastrophique que rien ne soit fait. On est donc satisfaits de voir que le gouvernement s'est saisi de la problématique, mais encore une fois, on espère que le bouclier tarifaire sera étendu à l'ensemble des énergies. Après, c'est bien de contenir les prix pour l'ensemble des ménages, mais il faudra, au-delà d'élargir l'assiette de bénéficiaires du chèque énergie, augmenter le montant de ce chèque. Pourquoi ? Ce qu'on dit à l'Etat, c'est que ce sera intéressant pour lui, parce que si on laisse tomber ces familles dans une trop grande précarité, ça coûtera beaucoup plus cher de les en sortir. Faisons donc ce geste pour les aider à passer cette vague inflationniste qui les étouffe plutôt que de payer un coût social et un coût d'accompagnement social qui seraient bien plus important que l'aide qu'on appelle de nos vœux, le plus rapidement possible, pour les ménages les plus précaires.

Le montant actuel du chèque énergie versé à environ 6 millions de ménages est de 150 euros. Pour vous, quel serait le montant idéal ?

On a évalué le surcoût essentiellement pour les familles du milieu rural à 600 euros cette année, mais ces 600 euros incluent les carburants. Dans un monde idéal, on souhaiterait donc que les personnes qui ont été le plus impactées par la crise, qu'il s'agisse des carburants ou de l'énergie, et qui disposent de revenus modestes, puissent avoir ce coup de pouce de 600 euros.

La remise actuelle de 30 centimes par litre de carburants doit passer à 10 en novembre et en décembre, puis s'éteindre en 2023. Réclamez-vous une prolongation ?

S'agissant du carburant, on ne sollicitait pas forcément une aide globale généralisée, parce que le candidat Macron s'était engagé pour une transition écologique, énergétique des territoires. Pour Familles rurales, en réalité, c'est en pensant "fin du monde" qu'on règlera un certain nombre de problèmes de fin de mois. Ce qu'on souhaiterait, nous, c'est sortir les territoires ruraux de leur dépendance à la voiture en ouvrant, réouvrant un certain nombre de lignes ferroviaires, en proposant des transports collectifs. En attendant, la mesure d'urgence, pour nous, c'est une mesure ciblée qui devrait aider les ménages qui sont contraints d'utiliser leur véhicule à pouvoir continuer à rouler, pas forcément une mesure générale [celle en vigueur] qui est très chère pour l'Etat et qui aide tout autant une personne qui dispose de revenus très confortables, qui a à côté de chez lui des transports collectifs, qu'une autre qui habite en milieu rural, qui n'a pas d'alternative aux transports et qui dispose de revenus modestes. Donc, finalement, l'aide est assez mal utilisée aujourd'hui.

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