Collecte des Restos du cœur : "Nous n’avons jamais été déçus" par la générosité des Français, souligne le porte-parole de l'association
"Nous n’avons jamais été déçus" par la générosité des Français, indique Yves Mérillon, porte-parole des Restos du cœur alors que la collecte nationale débute ce vendredi sur fond d’inflation. L’association fait face à une augmentation de 22% de bénéficiaires cet hiver par rapport à l’année dernière.
"On n'a jamais eu une croissance aussi rapide des personnes que nous accueillons. C’est extrêmement inquiétant", dit-il. Grâce à cette collecte, les Restos du Cœur vont récupérer 10% des besoins annuels. Elle est donc cruciale. "Il faut que chaque Français se dise qu'un paquet de riz, un paquet de nouilles, c'est toujours ça et ce sera très bienvenu", explique-t-il.
franceinfo : Attendez-vous beaucoup de cette collecte ?
Yves Mérillon : Tous les dons que nous recevrons dans les mois qui viennent sont cruciaux, notamment cette collecte où pendant deux jours et demi, on va récupérer à peu près 10% de nos besoins annuels. Chaque année, c'est important, mais cette année, c'est une situation plutôt inédite. On n'a jamais eu une croissance aussi rapide des personnes que nous accueillons. L'année dernière, on avait déjà eu des inquiétudes pendant l'été où on était à plus de 12% par rapport à l'été précédent. Cette croissance a malheureusement continué et maintenant, on est à plus de 22 %. Ce qui est extrêmement inquiétant si ça doit continuer comme ça dans les mois qui viennent.
Quels genres de denrées et de produits récupérez-vous ?
Ce sont des produits non périssables, il ne faut pas nous donner des produits frais. Des conserves, des produits secs, du riz, des pâtes, etc. Les produits d'hygiène qui sont très chers également. On a 110 000 bébés de moins de trois ans. Les produits bébés sont aussi quelque chose de très important. On a eu une croissance de 16% sur les bébés de moins de trois ans. Tout ce qui est couches, petits pots, lait maternisé, c'est effectivement très important pour nous.
L’inflation vous touche-t-elle aussi en tant qu’association ?
En moyenne, auparavant, on commandait 2,5 millions d'euros par semaine. Cette fois-ci, on a eu des semaines à près de 5 millions. On a l’inflation sur les produits alimentaires de base, elle est à deux chiffres. Elle peut s'approcher des 20%. On a une logistique assez importante avec des camions. L'augmentation du prix du gazole, du carburant, nous frappe de plein fouet. On fait appel à tous les dons financiers en nature, aux industriels, à tous nos partenaires habituels, au grand public. On est pris dans une sorte d'effet ciseaux entre, d'une part, l'augmentation de la demande, d'autre part l'augmentation de nos charges. Aujourd'hui, on assume. On a décidé de ne pas baisser les bras pendant cette première année de crise inflationniste. On va tenir le choc. On est en train de regarder toutes nos dépenses, de regarder les recettes nouvelles qu'on pourrait dégager. Il est évident que si ça dure trois ou quatre ans, on aurait du mal à continuer.
Redoutez-vous que les Français donnent moins en raison de l’inflation ?
Chaque année, on a une petite inquiétude mais nous n'avons jamais été déçus. Le public est au rendez-vous. Cette année, on se dit que les gens qui donnent et qui quelquefois ne sont pas très loin d'avoir les mêmes revenus que les personnes que nous accueillons vont peut-être avoir des difficultés. Ils ont des difficultés à remplir leur caddie. Ils vont peut-être avoir des difficultés à remplir le nôtre. Jusqu'à présent, cette générosité ne nous a pas fait défaut. Il faut que chaque Français se dise qu'un paquet de riz, un paquet de nouilles, c'est toujours ça et ce sera très bienvenu.
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