Face une inflation "indésirable", la Banque centrale européenne amorce une hausse historique des taux
Ces décisions, largement attendues, marquent un tournant après des années de politique d'argent peu cher et abondant.
Cela n'était pas arrivé depuis mai 2011. Face à une inflation record, la Banque centrale européenne (BCE) annonce pour fin juillet une hausse de ses taux directeurs. Ces décisions, largement attendues, marquent un tournant après des années de politique d'argent pas cher et abondant. "L'inflation est indésirable" et la BCE "va s'assurer qu'elle revienne à l'objectif", a promis Christine Lagarde, jeudi 9 juin.
Les gardiens de l'euro prévoient de "relever les taux directeurs de 25 points de base" lors de leur prochaine réunion le 21 juillet, avant "une autre hausse en septembre". Suivra "une série" de hausses des taux "au cours des prochains mois en fonction des perspectives d'inflation à moyen terme", a expliqué la présidente de la BCE, Christine Lagarde.
Depuis décembre, la BCE a été surprise par la dynamique de l'inflation, qui s'est encore accélérée avec la guerre en Ukraine. Elle a atteint 8,1% sur un an en mai, avec quatorze pays sur dix-neuf de la zone euro se situant au-dessus de cette moyenne. Du jamais vu depuis l'instauration de la monnaie unique et un niveau quatre fois supérieur à l'objectif de la BCE fixé à 2%.
La BCE a nettement relevé ses prévisions d'inflation jusqu'en 2024 : elle devrait monter à 6,8% en 2022, avant de ralentir à 3,5% en 2023 et à 2,1% en 2024. En rehaussant leurs taux directeurs, le but des banques centrales est de ramener l'inflation sous contrôle et de comprimer la demande.
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