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Infographies Après sept mois de hausse, les prix se stabilisent : découvrez la nouvelle édition du panier de courses franceinfo dans votre département

C'est une première depuis huit mois que franceinfo surveille à la loupe les tickets de caisse : le prix de notre panier de courses n'augmente presque plus. Consultez la situation dans votre département sur notre carte interactive.
Article rédigé par Théo Uhart - Géraldine Houdayer
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Le prix du panier de courses franceinfo se stabilise en juin. Image d'illustration. (STEPHANIE BERLU / FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

Le ciel s'éclaircit du côté des supermarchés. Après sept mois de hausse continue des prix sur les étiquettes, ceux-ci se sont stabilisés entre mai et juin. Au total, le prix de notre panier de courses franceinfo, en partenariat avec France Bleu et NielsenIQ, ne progresse "que" de 15 centimes sur un mois. C'est une évolution minime par rapport à d'habitude, où le panier augmentait de plus d'un euro par mois.

>> CARTE. Inflation : votre département fait-il partie des plus chers de France ?

Cette faible progression explique le ralentissement de l'inflation, qui s'établit désormais à 16,07%. C'est 0,75 point de moins qu'en mai. Mais ce n'est pas le cas partout. Dans le Sud-Est de la France, plusieurs départements comme les Hautes-Alpes, la Drôme ou le Var voient leur inflation repartir à la hausse. Une mauvaise nouvelle pour les touristes à l'approche de l'été.

Consultez la situation dans votre département sur notre carte interactive :

Avec un total à près de 132 euros, Paris reste le département le plus cher de France. À l'instar des paniers franceinfo précédents, ce sont encore les Vendéens qui paient leurs courses le moins cher. 

Certains prix baissent... mais trop peu

Dans le détail, si les prix se stabilisent, ils le font sur un plateau très haut. Nos 37 produits du quotidien, alimentaires et d'hygiène, coûtent désormais 109,81 euros au total. C'est près de 20 euros de plus qu'en janvier 2022, avant le début de la crise de l'inflation. Cependant, pour le deuxième mois consécutif, certains produits de notre panier continuent de voir leur prix diminuer : le paquet de biscuits chocolatés de marque (-15 centimes), le pack de 12 rouleaux de papier toilette premier prix (-14 centimes) et le litre d'huile d'olive de marque distributeur (-6 centimes) sont parmi les produits qui ont le plus baissé entre mai et juin.

Mais ces baisses restent très faibles, de l'ordre de quelques centimes. Si l'on regarde sur un temps plus long pour le pack de papier toilette, par exemple, son prix a en réalité bondi de 80 centimes en 18 mois. S'il y a donc des baisses incontestables dans les rayons, elles sont pour l'instant très largement insuffisantes pour compenser les hausses de prix que l'on connaît depuis plus d'un an et demi.

Autre constat : les produits dont le prix baisse sont majoritairement des produits premier prix ou de marques diistributeurs. "C'est parce que les enseignes de la grande distribution négocient tout au long de l'année avec leurs fournisseurs sur ces gammes. Ils peuvent donc répercuter plus rapidement les baisses des cours des matières premières sur les céréales, le riz ou encore l'huile", explique Emmanuel Cannes, expert prix et inflation chez NielsenIQ. À l'inverse, les produits de marques "sont toujours vendus avec les prix négociés en février", ajoute l'expert, "donc avant la baisse des cours des matières premières". Certains des produits de marques continuent même de fortement augmenter : la barquette de lasagnes surgelées a, par exemple, augmenté de 19 centimes en un seul mois, et le paquet de quatre tranches de jambon blanc de 14 centimes.

Vers une baisse des prix ?

Quelle tendance alors pour les prochains mois ? "Pour l'instant, je vois assez peu d'évolution à très court terme", confie Emmanuel Cannes, de NielsenIQ, pour qui l'inflation va poursuivre sa lente décrue, et les prix se stabiliser sur un plateau haut. "On ne pourra jamais retrouver les prix d'il y a un ou deux ans", rappelle l'expert : "Même si les matières premières fluctuent à la baisse, d'autres composantes rentrent dans la détermination du prix : les salaires, qui ont augmenté, mais aussi les emballages par exemple, et les contrats d'énergie, qui sont anciens. Tous ces facteurs ne repartiront pas à la baisse."

Une baisse significative des prix en rayons ne se produira donc que si les industriels et les distributeurs rouvrent et concluent de nouvelles négociations. Une perspective qui semble s'éloigner. Sur franceinfo la semaine dernière, Michel-Edouard Leclerc, président du comité stratégique des centres E.Leclerc, indiquait que les industriels "ne se précipitent pas" pour renégocier les prix. Un constat similaire était dressé début juin déjà par le PDG de Système U, Dominique Schelcher. Sans ces négociations, NielsenIQ estime que les prix vont finir par redescendre, mais très doucement, centime par centime.

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