: Reportage "Il faut chauffer des murs mal isolés et moisis" : à Roubaix, plus de 15% des habitants en précarité énergétique
Si les prix de certains produits de consommation doivent baisser cet été, les tarifs réglementés de l'électricité, eux, augmentent à partir de ce mardi 1er août. Selon le gouvernement, la hausse moyenne pour le grand public sera de 160 euros par an. Au total, depuis 2021, le tarif réglementé de l'électricité aura augmenté de 31 %.
Des hausses qui pénalisent de plus en plus de foyers en situation de précarité énergétique. Guilaine habite à Roubaix, dans le Nord, locataire de son logement depuis treize ans, elle surveille déjà ses factures à la loupe et applique tous les petits gestes au quotidien pour essayer d'économiser. Mais le résultat reste le même.
>> Pourquoi le tarif réglementé de l'électricité va-t-il augmenter de 10% au 1er août ?
"J'ai débranché ma télé. Mais je me dis qu'en fait, ça ne sert à rien : même si on fait des efforts, pourquoi faire des économies si tu reçois autant de factures ? Je fais tout, mais il n'y a pas d'économie." À la fin du mois, il lui reste environ 110 euros pour vivre. Avec cette nouvelle hausse des prix de l'électricité, elle va devoir se priver encore un peu plus. "Je peux manger du jambon ou des sandwichs, mais rarement de la viande, on n'a plus les moyens."
15% de la population en précarité énergétique
Rabia, elle, gagne environ 940 euros par mois. Elle habite avec ses quatre enfants dans un logement mal isolé, qui chauffe malgré les courants d'air. Après plusieurs impayés, son fournisseur a même baissé la puissance énergétique chez elle. "Faire de l'économie, je ne demande que ça, qu'à mieux consommer. Mais on n'a pas les outils et on n'a pas les moyens. On est mal-logés. Vous avez des enfants, il faut chauffer des murs qui sont mal isolés, moisis..."
La Métropole européenne de Lille estime qu'environ 15 % de sa population est en précarité énergétique et c'est un peu plus à Roubaix. À la question des revenus, plus faibles que la moyenne française, s'ajoute celle de l'habitat.
"On sait qu'on a un vaste mouvement de rénovation qui est nécessaire, qu'on a déjà bien engagé."
Audrey Linkenheldà franceinfo
Audrey Linkenheld est vice-présidente de la métropole en charge de la transition écologique et de l'énergie."On a beaucoup de logements anciens dans cette métropole, notamment des logements privés qui ont plusieurs dizaines d'années et qui n'ont jamais été isolés au moment de leur construction, mais aussi des logements sociaux pour ceux qui datent d'avant les années 1970. On rénove des milliers de logements par an. Mais on a encore des objectifs assez ambitieux de rénovation."
Parmi ces objectifs : rénover jusqu'à 5 000 logements privés par an dans la métropole, contre 3 000 environ aujourd'hui.
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