Jean-Michel Baylet, ce radical qui concourt à la primaire PS...
Président du Parti radical de gauche (PRG), Jean-Michel Baylet, à qui les sondages prédisent 1 % des voix, entend peser dans le programme du vainqueur de la primaire socialiste
Comme il l'a révélé lors du premier débat télévisé de la primaire sur France 2 le 15 septembre, il se définit comme un "chef d'entreprise engagé à gauche". De fait, l'homme est le PDG du groupe de presse La Dépêche du Midi. Il mène de front une carrière politique au sein des radicaux de gauche, alliés de longue date du PS: il est aussi sénateur et président du conseil général du Tarn-et-Garonne. Quoi qu'il en soit, Jean-Michel Baylet est peu connu du grand public. Les mauvaises langues disent que l'opinion l'a découvert lors du fameux débat.
Voir le grand oral de Jean-Michel Baylet lors de l'émission "Des paroles et des actes, le débat des primaires" le 15 septembre:
Une chose est sûre: il mène campagne "à son rythme". Un rythme tranquille. "J'ai mes responsabilités d'élu local auxquelles je tiens et j'ai toujours voulu conserver mon activité professionnelle, c'est important", dit-il, ajoutant: "je n'ai pas la puissance de feu qu'a le PS". Ses détracteurs voient surtout en lui "un cumulard" et ironisent sur son absentéisme dans la Haute assemblée.
Campagne à un rythme tranquille, donc. Le 16 septembre, il se trouvait en Eure-et-Loir près de Chartres, terre de vieille tradition "rad-soc" (pour "radical-socialiste). Au pied d'une éolienne du parc de Francheville, avec une poignée d'élus, sous l'oeil de deux caméras, il évoque sa proposition de créer un pôle national public de l'énergie. Puis, devant le cabinet d'un médecin roumain que la commune de Fresnay-l'Evêque (700 habitants) a réussi à faire venir s'installer, il défend l'idée d'un "moratoire sur la fermeture des services locaux".
Quel est son intérêt dans cette campagne ? Lors du débat télévisé, il a dit vouloir "apporter sa sensibilité" à la primaire. Avec les autres candidats socialistes, "nous avons un objectif commun en 2012: l'alternance", précise-t-il.
Il entend "porter les valeurs du radicalisme de République, de laïcité, de fraternité". "Une fois désigné, il faudra qu'un certain nombre de nos idées forces soient intégrées dans le projet du candidat ou de la candidate", déclare Jean-Michel Baylet. A ses yeux, le projet socialiste ne "prend pas en compte la situation d'aujourd'hui". Il insiste sur la "baisse des dépenses publiques". "On ne peut pas porter des propositions qui apporteraient des dépenses supplémentaires", a-t-il expliqué lors du débat sur France 2. De la même façon, il préconise une retraite à points sans retour à l'âge légal à 60 ans.
Parmi ses principales propositions: une Europe fédérale. "Nous sommes la seule zone économique au monde qui ait une monnaie commune sans gouvernance économique", observait-il le 15 septembre. Il propose aussi une politique énergétique au niveau de l'UE.
Le patron du PRG est convaincu que "'les Français ont soif de nouvelles libertés". Il se veut donc en pointe sur les questions de société car "les radicaux sont des hommes et des femmes d'avant-garde". Il se dit favorable à la légalisation du cannabis et à sa mise en vente en pharmacie, sous contrôle. A ses yeux, la mise en oeuvre d'une telle mesure permettrait de "mettre fin au trafic et aux dealers qui créent tant d'insécurité dans tant d'endroits". Un moyen aussi de mieux contrôler les produits mis en vente. Jean-Michel Baylet se propose aussi d'encadrer le droit de mourir dans la dignité ("nous savons très bien que l'euthanasie est pratiquée") et se dit partisan du mariage homosexuel.
Le candidat a déjà exercé des fonctions ministérielles. Il fut ainsi secrétaire d'Etat aux Relations extérieures (1984-86) dans le gouvernement de Laurent Fabius, secrétaire d'Etat chargé des collectivités locales (1988-90) auprès du ministre de l'Intérieur, Pierre Joxe, puis ministre du Tourisme entre 1990 et 1993.
Il est aujourd'hui mis en examen depuis juin 2009 pour favoritisme dans une affaire concernant les conditions de mise en concurrence pour le marché du bulletin trimestriel du conseil général du Tarn-et-Garonne. Il assure qu'il n'a commis aucune faute et plaide pour un non-lieu.
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