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Krach boursier en Chine : un journaliste "avoue" être responsable

Dans une vidéo de la télévision d’État chinoise, diffusée lundi, un journaliste financier "confesse" avoir provoqué "la panique et le désordre" sur les marchés boursiers chinois avec la publication de l'un de ses articles. Il a été placé en détention pour diffusion de fausses nouvelles sur les titres et les marchés à terme.
Article rédigé par Philippe Reltien
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Un investisseur à la Bourse de Shanghai, le 26 août dernier © REUTERS - Jason Lee)

Un journaliste chinois porte-t-il toute la responsabilité de la crise des bourses chinoises ? Wang Xiaolu, journaliste économique du magazine Caijing , a en tout cas "avoué", dans une vidéo diffusée lundi à la télévision d’Etat CCTV, avoir provoqué "la panique et le désordre" sur les marchés boursiers chinois.

 

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Amener un journaliste chinois à se confesser à la télévision laisse toujours planer le doute d'une manipulation. A-t-il agi de son plein gré? On peut honnêtement en douter. Mais la police aime l'acte de contrition, en totale contradiction avec la notion de présomption d'innocence.

Un article, publié en juillet, pointé du doigt

Wang Xiaolu se désigne lui-même à la vindicte populaire. En juillet dernier, il a eu l'audace d'écrire que la Commission chinoise de régulation des marchés financiers (CSRC) pensait retirer des fonds publics du marché. Il est de notoriété publique que les banques d'Etat interviennent lourdement pour stabiliser les marchés. Soutenir le contraire est "irresponsable" a déclaré rapidement la Commission, car cela pouvait semer la panique. C'est le genre d'information qui a été effacée de nombreux sites internet après le lundi noir du 24 août à la Bourse de Shanghai. 

"Je suis profondément désolé"  Wang Xiaolu

Le journaliste arrêté a payé pour tous les autres en lisant une confession face caméra. "Je n'aurai pas dû écrire cet article qui a eu une influence négative à un moment très sensible", a-t-il déclaré.

Wang Xiaolu a été placé en détention pour diffusion de fausses nouvelles sur les titres et les marchés à terme, même si ces "aveux" n'ont pas de valeur au regard du droit, puisqu'il n'a encore été ni inculpé, ni jugé. Le magazine Caijing, une publication réputée auquel il appartient, réaffirme qu'il défend "le droit des journalistes à accomplir leur mission conformément à la loi".

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