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Le krach boursier chinois en trois questions

Hubert Tassin est analyse pour financier pour le fond Interactions. Il analyse pour France Info les raisons du krach boursier chinois. Ce lundi, la bourse de Shanghai a plongé de plus de 8%, entraînant dans sa chute l'ensemble des places européennes et américaines. Paris a clôturé avec une baisse de - 5.33%
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  (Hubert Tassin est analyste financier du fond Interaction © Sipa)

 

Krach boursier chinois : le décryptage de l'analyste financier Hubert Tassin pour France Info

Pourquoi les valeurs chinoises ont chuté si brutalement ?

La violence de la baisse de la bourse chinoise s’explique pour Hubert Tassin, analyse financier du fond Interaction par la croyance, de la part d’un certain nombre d’investisseurs, dans le "dogme du miracle chinois ." Or, selon lui, "il n’y a pas de miracle en économie ".

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Ce krach boursier est "la conséquence des crises de 2007 et 2008 ". "Les pays riches avaient exporté leurs productions vers la Chine et les pays émergents. La valeur ajoutée n’était plus faite dans les pays riches ". Aujourd’hui, les pays riches font marche arrière, ils essaient de corriger leur endettement et surtout, "ils rapatrient leurs valeurs ajoutées, et reprennent la main sur le commerce mondial à un moment où l’inflation est basse " explique Hubert Tassin, avant de conclure : "On s’oriente vers un monde à deux vitesses ".

Ce plongeon des bourses est-il inquiétant ?

Pour les pays riches, non. Il existe toujours des valeurs sûres comme celles du luxe : "Si vous achetez du L'Oréal, du LVMH, vous allez pouvoir être dans des marchés à fortes marges dans les pays riches, et avec une vraie clientèle de nouveaux riches dans les pays émergents ". Et la situation en Europe s’est améliorée grâce à la révision des termes de l’échange commercial de l’entrée de la Chine dans l’OMC.

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De plus, "si la croissance chinoise est plus près des 3% que des 7% qu’affichait le parti communiste, il y a toujours de la croissance ". Toutefois, Hubert Tassin n’imagine pas les valeurs chinoises remonter. "L’ensemble des monnaies émergentes vont connaitre un tsunami " : Le Vietnam, le Kazakhstan et Chine ont déjà dévalué, la livre turque est attaquée. "C’est le début des redistributions des cartes ", d’un rééquilibrage.

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Hubert Tassin prévient : "ça va continuer à être très très dur pour la Chine, ses pays satellites et ceux qui exportent des matières industrielles ou premières comme la Russie, le Nigéria, l’Algérie ou même les pays du Golfe ."

La crise peut-elle être endiguée en Chine ? 

Hubert Tassin est clair : "La crise chinoise est impossible à endiguer : c’est un pays totalitaire, il faut toujours s’en souvenir. Ce pays ne connaît pas d’autre système que celui qui vient d’un haut pour résoudre les problèmes ". Il poursuit : "Le gouvernement communiste a essayé d’inciter les particuliers à investir en bourse. Ils ont été rincés, ils ne sont pas prêts de recommencer. Donc le seul soutien financier de la bulle immobilière, boursière et des banques vient du pouvoir ".

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L'analyse poursuit sa comparaison avec l'île voisine : "Les réserves de change accumulées pendant les années de croissance sont réinvesties : la banque centrale soutient à bout de bras les banques comme le Japon a soutenu les siennes pendant 20 ou 30 ans a soutenu les siennes pour éviter qu’elles ne dévissent complètement ". 

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