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L'économiste et historien est mort jeudi matin à 64 ans des suites d'un cancer à son domicile, à Paris

Professeur à l'université Paris I-Panthéon-Sorbonne et défenseur du libéralisme économique, chroniqueur pour divers journaux, il participait régulièrement à l'émission C'est dans l'air sur France 5.Il s'était fait connaître par plusieurs essais.
Article rédigé par France2.fr
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Jacques Marseille en octobre 2006, à Paris (AFP / Bertrand Guay)

Professeur à l'université Paris I-Panthéon-Sorbonne et défenseur du libéralisme économique, chroniqueur pour divers journaux, il participait régulièrement à l'émission C'est dans l'air sur France 5.

Il s'était fait connaître par plusieurs essais.

Né à Abbeville en 1945 dans une famille modeste de la Somme, Jacques Marseille était un spécialiste d'histoire économique et avait succédé en 1989 à Jean Bouvier à la chaire d'Histoire économique et sociale fondée par Marc Bloch à la Sorbonne.

Il collaborait depuis six ans au Point.

Jacques Marseille avait publié en 1992 Lettre ouverte aux Français qui s'usent en travaillant et qui pourraient s'enrichir en dormant, et tout récemment Pouvez-vous devenir ou rester français ?, chez Albin-Michel.

Enseignant, chercheur, éditeur...
Elevé chez les jésuites, il fait un très bref passage au Parti communiste. Reçu premier à l'agrégation d'Histoire en 1969, il soutient une thèse de doctorat d'Etat remarquée sur les relations économiques entre la France et son empire colonial, de 1880 à 1960. Croisant déjà l'histoire et l'économie, il est un des premiers à affirmer que la colonisation a entravé le développement économique de la France plutôt qu'elle ne l'a favorisé.

Sa première passion fut l'enseignement. Après avoir été professeur à l'Université Paris VIII Vincennes, il succède en 1989 à Jean Bouvier à la chaire d'Histoire économique et sociale fondée par Marc Bloch à la Sorbonne, poste dont il avait pris sa retraite l'été dernier. Se définissant comme "anarcho-libéral", il multiplie ensuite les publications. Il adore prendre le contre-pied des idées reçues et surfe sur la vague du rejet de l'Etat.

Mon credo, expliquait cet opposant à l'Euro, consiste à "ausculter tout cet héritage de la France ancienne, hiérarchique et étatique, qui ralentit la métamorphose de notre pays".

Enfin, Jacques Marseille était aussi éditeur. Il a longtemps piloté les collections de manuels d'Histoire chez Nathan, qui se vendront à plus de 2 millions d'exemplaires et contribueront à la formation de plusieurs générations. Il a ensuite dirigé les publications en Histoire chez Albin Michel et Larousse. En 1999, il avait fondé sa propre maison d'édition (les éditions Jacques Marseille).

Réactions
La ministre de l'Enseignement supérieur Valérie Pécresse a "rendu hommage" au "pédagogue infatigable, grande figure de l'Université française". Pour la ministre, "Jacques Marseille a, avec un talent incomparable, fait rayonner sa discipline bien au-delà des bancs de l'université". Elle a également souligné sa "précieuse contribution" à la mise en oeuvre de la loi sur l'autonomie des universités "en sa qualité de membre actif du comité de suivi".

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