La réunion des ministres des Finances de l'UE s'est achevée dimanche à Wroclaw (Pologne) sans accord concret
Les ministres n'ont pas permis d'avancer sur le versement d'une tranche de 8 milliards d'euros prévue dans le 1er plan d'aide à la Grèce. Ils n'ont pas non plus avancé sur la concrétisation du 2e plan. Sans ces plans, ce pays est menacé d'un défaut de paiement.
Dans le même temps, les Européens ont renvoyé à leur propre endettement les Américains qui critique le Vieux continent sur sa gestion de la crise de la dette.
Divergences entre Européens
Les blocages sur la crise grecque sont notamment venues des Finlandais qui exigent des garanties financières en échange de nouveaux prêts.
Autre divergence entre les Européens: l'idée de mettre en place une taxe sur les transactions financières, qui permettrait de dégager les fonds nécessaires. Une idée notamment défendue par la France et l'Allemagne alors que la Grande-Bretagne craint pour l'avenir de la City de Londres.
"Il y a des divisions considérables à ce sujet", a reconnu le ministre polonais des Finances Jacek Rostowski. Selon lui, de nombreux Etats craignent qu'une taxe sur les transactions financières circonscrite à l'Union européenne "aboutisse purement et simplement à ce que les transactions se déplacent hors de la zone". Le ministre belge des Finances, Didier Reynders, a défendu cette taxe samedi. A défaut de pouvoir la mettre en place au niveau mondial, "nous le ferons dans l'Union européenne, et si c'est impossible, dans la zone euro", a-t-il affirmé. "C'est une question techniquement simple, économiquement supportable par le secteur financier, financièrement productive et politiquement juste", a plaidé de son côté le commissaire de l'UE aux Services financiers, Michel Barnier.
Divergences entre Européens et Américains
Les Européens ont répliqué samedi aux critiques formulées par les Etats-Unis sur leur gestion de la crise de la dette, en affirmant que la situation budgétaire dans la zone euro était meilleure que celle d'autres grands pays industrialisés. La contre-attaque est venue de Jean-Claude Trichet, le président de la Banque centrale européenne (BCE). "Prises dans leur ensemble, l'Union européenne et la zone euro sont dans une situation probablement meilleure que les économies d'autres grands pays développés", a-t-il affirmé à la presse.
Preuve en est: le déficit (public) de la zone euro devrait s'établir aux alentours de 4,5 % du PIB cette année, a souligné le patron de l'institut monétaire de l'UE. Les Etats-Unis, qui ploient sous une énorme dette, attendent un déficit de 8,8 % cette année.
Les propos du grand argentier de la zone euro sonnent comme une réponse aux déclarations la veille du secrétaire américain au Trésor, Timothy Geithner, venu en Pologne faire la leçon aux Européens sur la manière de faire face à la crise de la dette qui inquiète désormais le monde entier.
Tim Geithner avait exhorté la zone euro à mettre un terme à ces divisions sur les moyens de résoudre cette crise, en particulier entre la BCE et les gouvernements européens, mettant en garde contre les risques "catastrophiques" de la désunion. Il avait aussi incité la zone euro à donner davantage de puissance de feu à son Fonds de secours financier (FESF) pour les pays les plus fragiles afin de pouvoir soutenir le secteur bancaire.
Autant de recommandations peu goûtées par les ministres européens...
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