La SNCF veut grandir en s'offrant Geodis
Il s'agit, comme l'a rappelé le président Guillaume Pepy lors de sa conférence de presse, de la première OPA (Offre publique d'achat) dans l'histoire de la SNCF. Dans de telles conditions, on peut imaginer que la démarche a été pesée, pensée, et considérée sous ses moindres aspects.
Car la gourmandise de l'entreprise ferroviaire nourrit ses rêves de grandeur. En lançant le rachat de sa filiale de transports et de marchandises, le groupe a l'ambition de devenir un acteur mondial du secteur, et de dynamiser le fret. En devenant le numéro quatre européen, derrière les allemands DHL et Deutsche Bahn, et le suisse Kuehne & Nagel.
Cette OPA amicale porte sur la part du capital de Geodis non détenue par la SNCF, soit 57,63%, selon une valeur de 135 euros par action. Ce qui revient à valoriser la filiale à 1,1 milliard d'euros. Si Geodis accepte, la SNCF devra débourser 600 millions d'euros en numéraire pour financer cette acquisition.
Le nouvel ensemble, qui pèserait 50.000 salariés, représenterait un chiffre d'affaires de 7,7 milliards d'euros en 2007, avec l'ambition d'atteindre 8,5 milliards en 2008.
Outre ses envies de jouer dans la cour des grands, Guillaume Pepy a souligné aussi la volonté de son groupe de développer le fret ferroviaire, grâce à une offre combinée associant plusieurs modes de transport.
Les administrateurs indépendants de Geodis, non liés à la SNCF, doivent à présent étudier l'opération, avant de se prononcer sur cette offre d'ici trois semaines.
Enfin, les syndicats ont commenté différemment hier cette annonce. La CFDT-Transports a "pris acte" d'une offre qui "correspond à sa demande", même si la fédération restera "vigilante sur la logique industrielle qui sera mise en oeuvre".
_ De son côté, Sud-Rail a estimé dans un communiqué que "les patrons de la SNCF préparent la disparition du fret SNCF dans cette entité nouvelle, à statut privé".
Matteu Maestracci avec agences
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