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La "très grande concentration" des agences de notation "pose problème", selon Jean-Claude Trichet

"On est en présence d'un phénomène qui pose problème, d'une part parce qu'il y a très très peu d'institutions au niveau mondial" pour évaluer la capacité des emprunteurs à rembourser leur dette, a déclaré le président de la Banque centrale européenne (BCE) sur BFM Radio.
Article rédigé par France2.fr avec agences
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Jean-Claude Trichet, président de la Banque centrale européenne. (AFP - Daniel Roland)

"On est en présence d'un phénomène qui pose problème, d'une part parce qu'il y a très très peu d'institutions au niveau mondial" pour évaluer la capacité des emprunteurs à rembourser leur dette, a déclaré le président de la Banque centrale européenne (BCE) sur BFM Radio.

D'autre part, il y a un "phénomène (...) d'amplification des situations", favorables ou défavorables, par les agences de notation, "lié à la nature même de leurs activités et au fait qu'elles sont très peu nombreuses au niveau mondial", a-t-il ajouté.

M. Trichet avait déjà dénoncé en juillet dernier l'oligopole des trois agences de notation mondiales, Fitch Ratings, Standard and Poor's et Moody's Investors Service, dans un entretien à Libération.

Jeudi, il a à nouveau remis en cause la "très grande concentration des jugements" qui émanent de "trois institutions qui ont un crédit mondial tout à fait considérable".

Alors que faire ? "Aucune solution ne peut être envisagée qui ne soit pas mondiale, parce que c'est d'un phénomène mondial dont nous parlons", a-t-il estimé. "Nous avons besoin d'un consensus au niveau international et il ne faut pas croire qu'il y a des solutions ultra-simples", a-t-il ajouté.

Hausse du pétrole et risque inflationniste en Europe
Jean-Claude Trichet a estimé par ailleurs qu'il ne voyait pas pour le moment de risque de contagion sur les salaires européens de la hausse du pétrole qui fait redouter un effet d'emballement de l'économie.

"Le risque, c'est de prendre la bosse d'inflation au niveau de l'ensemble de la zone euro, qui est de 2,7%, pour quelque chose de définitif, de permanent", a-t-il dit. Mais "c'est plutôt un phénomène (inflationniste) dollar qu'un phénomène euro que nous observons en ce moment", a indiqué Jean-Claude Trichet.

Dette: Trichet fait "confiance" aux USA
Alors que l'agence de notation Standard and Poor's a lancé lundi un avertissement aux Etats-Unis, faisant passer de "stable" à "négative" sa perspective sur la capacité de la classe politique américaine à combler le trou béant des finances publiques, M.Trichet a affirmé jeudi faire "confiance" aux Etats-Unis pour "redresser leur situation budgétaire".

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